Échec de la première série de discussions de Vienne sur l'avenir du Kosovo

Publié le 3 mars 2007
La première série de discussions sur l'avenir du Kosovo, qui se tenait à Vienne (Autriche), sous l'égide des Nations unies, depuis le 21 février, entre les représentants de la Serbie et ceux de la province sécessionniste, s'est conclue vendredi 2 mars 2007 sans que les parties soient parvenues à un accord.

Le principal point d'achoppement concerne le statut final de la province serbe à majorité albanaise, mais les parties sont également en désaccord sur la constitution de la future entité, les modalités de décentralisation au sein du futur Kosovo et la protection de l'héritage culturel et religieux des minorités, notamment serbe.

Les négociateurs kosovars acceptent les grandes lignes proposées par le projet de M. Ahtisaari [1], tandis que la partie serbe rejette catégoriquement la perspective d'une souveraineté ne disant pas son nom. La Serbie estime en effet qu'elle devrait conserver le contrôle de la diplomatie, de al défense et des frontières d'une province considérée comme le « berceau » de la nation serbe, tout en laissant une large autonomie, au sein de la Serbie, à la large majorité – de l'ordre de 90 % – d'Albanais constituant la population kosovare.

Cette différence d'appréciation entre Serbes et Kosovars ne constitue pas une surprise, la grande majorité de la classe politique, à Belgrade, ayant fait connaître depuis longtemps son refus d'une éventuelle indépendance du Kosovo, et les élections du 21 janvier dernier n'ont pas modifié la donne, de même que les détails distillés dans les médias au sujet du contenu détaillé du plan élaboré par M. Ahtisaari.

Constatant le fossé séparant les deux parties, M. Ahtisaari a annoncé qu'il allait réviser son projet et a donné rendez-vous le 10 mars prochain, toujours à Vienne, pour prendre connaissance de ces nouvelles propositions. L'envoyé spécial de l'ONU a également convié à cette réunion les représentants de l'Union européenne, de l'OTAN (en charge de la sécurité de la province sécessionniste) et de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK).

L'ancien président de la République finlandaise espère toujours pouvoir soumettre son plan, avant la fin du mois de mars, au Conseil de sécurité de l'ONU. Il sait toutefois que les chances de son plan, dans l'état actuel, demeurent minces, la Russie, membre permananent du Conseil, étant susceptible d'opposer son véto à toute résolution qui ne satisferait pas ses alliés serbes.

Notes

Sources

Sources francophones
Sources anglophones