Élection présidentielle colombienne de 2010 : fin de la campagne

Publié le 29 mai 2010
Ce samedi marque la fin de la campagne du premier tour pour la présidence de la Colombie. Demain, les Colombiens auront le choix entre 10 candidats. Selon l'institut de sondage Ipsos, le candidat Juan Manuel Santos pourrait l'emporter à 34 % des voix sur Antanas Mockus, avec 32 %, au premier tour. La troisième place ex-æquo irait à Noemí Sanín et Gustavo Petro, avec chacun 6 %. Au second tour, la tendance serait inversée avec près de 45 % des voix pour Mockus et 40 % pour Santos, bien que 15 % des sondés se disent indécis.

Voici les quatre candidats dont les intentions de votes sont les plus importantes :

Antanas Mockus

Mockus, ancien maire de Bogotá à deux reprises (1995-1997 et 2001-2003), et déjà candidat à la présidentielle 2006, est candidat cette année pour le jeune parti vert colombien. En avril 2010, il annonce être atteint de la maladie de Parkison mais maintient sa candidature.

Juan Manuel Santos

Santos est désigné candidat pour le Parti social d'unité nationale et est qualifié dans la presse d'« héritier » du président actuel Álvaro Uribe. En décembre 2009, alors qu'il est proclamé nouveau directeur du parti, il affirme que le parti est celui du président Uribe et que celui-ci doit « soutenir les politiques du président ».

Noemí Sanín

Sanín est la candidate du Parti conservateur. Tout comme Santos, il s'agit d'une fidèle soutien du président sortant Uribe. Cependant, depuis février dernier, où les premiers sondages l'annonçaient présente au second tour, les intentions de votes n'ont fait que baisser en faveur de Mockus, qui était lors de la présidentielle de 2002 à ses cotés comme vice-président au Parti libéral qu'elle quitta peu après les élections.

Gustavo Petro

Petro est le candidat du Pôle démocratique alternatif. Opposant au président sortant Uribe, il est un ancien membre de la guérilla du M-19 aux idées de socialiste scientifique.

Les six autres candidats sont :

Les sujets phares

Les sujets phares de l'élection portent sur l'emploi, les FARC, l'éducation et la corruption. Pour Santos, il faut se concentrer sur l'emploi en martelant lors du débat télévisé de jeudi, qu'« Uribe nous a redonné la sécurité, et maintenant nous avons l'occasion de nous concentrer sur la création d'emplois, d'emplois et encore d'emplois ». « Les Colombiens savent où je vais et ils savent que j'obtiens des résultats », poursuit-il en faisant référence à son passage au ministère de la Défense, où il a atteint les FARC. Mockus veut en former un gouvernement « propre », sans corruption. Pour l'homme politique français Sergio Coronado, Mockus pose lors de ces élections aux Colombiens « les termes d'un choix de principes : état de droit versus état de guerre sin fin », soulignant que « l'espoir d'un avenir qui ne se résume pas à la fureur des armes semble porter ». L'éducation est un sujet important pour Mockus, qui en fait son slogan « Avec de l'éducation, tout devient possible ».

Les répercutions diplomatiques

Les présidents Rafael Correa (Équateur) et Hugo Chávez (Venezuela) seront très attentifs aux résultats de l'élection pour définir une politique diplomatique avec la Colombie. Ces deux pays se trouvent actuellement en froid diplomatique avec la Colombie d'Uribe.

Tous les candidats ont confirmé qu'ils respecteraient le traité signé avec les États-Unis en 2009 sur l'utilisation d'au moins sept bases militaires afin de lutter contre les narcotrafiquants et d'obtenir ainsi un accord sur le libre-échange entre les deux pays.

Sources