Élections régionales françaises de 2010 : le Front national se pose une nouvelle fois en arbitre du second tour
Publié le 16 mars 2010
Le retour surprise du Front national au devant de la scène politique après le premier tour des élections régionales suscite bien des commentaires dans le « microcosme[1] » politique français. L'UMP et la plupart des formations politiques, ainsi que les sondages, anticipaient un FN moribond. Invité surprise au soir du 14 mars 2010 avec 11,42 % des voix, le parti de Jean-Marie Le Pen se maintiendra dans 12 régions[2]. Ces triangulaires plombent les espérances de Nicolas Sarkozy de reconquérir des régions. Son parti dispose d'une réserve de voix très limitée : le MoDem et, dans une bien moindre mesure, le FN dans les régions où il ne sera pas présent au second tour.
Régionales 2010
Après la déconvenue de 2007 lors de l'élection présidentielle et des législatives, le FN revient dans le paysage politique français. Cependant, celui-ci ne retrouve pas son niveau atteint lors des élections régionales de 2004, à l'exception de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, où il totalise 20,29 % des suffrages. Ce bon score s'explique aussi sur le mode de scrutin à la proportionnelle qui assure des élus à cette formation politique, à la différence du scrutin majoritaire. Ce dernier mode d'élection est très défavorable à ce parti. Il lui interdit toute élection en raison des reports de voix au second tour, le candidat frontiste se retrouvant seul contre tous, comme cela a été le cas lors de la présidentielle de 2002.
L'autre donnée des élections reste le problème sans cesse grandissant de l'abstention. Seuls 46,36 % des électeurs inscrits se sont déplacés dimanche dernier, portant ainsi l'abstention à 53,64 %. Cette désaffection des urnes montre une défiance sans cesse grandissante des Français vis-à-vis des partis politiques.
Nombre | % Inscrits | % Votants | |
---|---|---|---|
Inscrits | 43 640 059 | ||
Abstentions | 23 407 608 | 53,64 | |
Votants | 20 232 451 | 46,36 | |
Blancs ou nuls | 756 738 | 1,73 | 3,74 |
Exprimés | 19 475 713 | 44,63 | 96,26 |
Nuances de listes | Voix | % Exprimés | Sièges |
---|---|---|---|
Listes d'extrême gauche (LEXG) | 662 199 | 3,40 | |
Listes du Parti communiste (PC) et du Parti Gauche (LCOP) | 1 137 153 | 5,84 | |
Listes du Parti Socialiste (LSOC) | 4 579 807 | 23,52 | 31 |
Listes des Verts (LVEC) | 2 372 340 | 12,18 | |
Listes divers gauche (LDVG) | 594 947 | 3,05 | 4 |
Listes d'Union de la gauche (LUG) | 1 094 111 | 5,62 | |
Autres liste (LAUT) | 366 422 | 1,88 | 2 |
Listes régionaliste (LREG) | 146 104 | 0,75 | |
Listes Centre-MoDem (LCMD) | 817 608 | 4,20 | |
Listes de la majorité (LMAJ) | 5 066 826 | 26,02 | 4 |
Listes divers droite (LDVD) | 241 153 | 1,24 | |
Listes du Front national (LFN) | 2 223 760 | 11,42 | |
Listes d'extrême droite (LEXD) | 173 283 | 0,89 |
- ↑ Expression créée par Raymond Barre.
- ↑ Provence-Alpes-Côte-d'Azur, Nord-Pas-de-Calais, Champagne-Ardenne, Picardie, Lorraine, Rhône-Alpes, Alsace, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Bourgogne, Haute-Normandie et Région Centre.
Source
- ((fr)) – « Le PS devance l'UMP sur fond d'abstention ». Le Bien Public, page 20, n° 62, , 15 mars 2010.