États-Unis : Washington doit prendre en en compte les préoccupations du monde musulman, estiment des experts réunis à Washington

Publié le 30 mai 2009
Des islamologues américains exhortent le président Barack Obama à tenir compte des doléances des musulmans dans ses efforts pour améliorer les relations entre les États-Unis et le monde musulman. Ils ont lancé un appel dans ce sens durant la réunion annuelle du à Washington. Leur appel intervient à quelques jours seulement du grand discours du chef de l’exécutif américain au monde musulman, le 4 juin, au Caire, en Égypte.

« Les États-Unis doivent engager un dialogue sérieux avec le monde musulman. Nous devons écouter leurs plaintes, tenir compte de leurs aspirations », a souligné Radwan Masmoudi, président du Centre pour l’étude de l’Islam et de la démocratie. Ce dialogue pourrait offrir de nombreuses perspectives de paix, de réconciliation et de promotion de la démocratie et des droits humains, estime M. Masmoudi.

Mais Shibley Telhami, spécialiste du Moyen-Orient à l’Université du Maryland, note que la tâche est compliquée par la perception courante des musulmans que la guerre contre le terrorisme est une attaque voilée contre l’Islam.

«  Les questions qui les concernent sont évidentes… Un : le problème israélo-arabe. Deux : les guerres menées par les États-Unis en Irak, en Afghanistan et au Pakistan. Trois : la présence des forces américaines dans la région », a déclaré le professeur Telhami, qui recommande à Washington de prouver sa bonne foi en entamant le retrait de ses troupes dans le monde arabe.

Le démocrate Keith Ellison, premier député musulman élu au Congrès américain, souligne un autre facteur clé d’une possible amélioration des relations entre les États-Unis et le monde islamique : davantage d’efforts des États-Unis pour essayer de résoudre le conflit israélo-arabe. «  Cela implique une détermination poussée et sans faille de maintenir les États-Unis dans la position de médiateur neutre et honnête entre les parties », affirme le député du Minnesota.

Toutefois, un autre obstacle doit être surmonté, affirme Saad Eddin Ibrahim, militant des droits de l’homme en Égypte : le problème, dit-il, du soutien persistant de Washington aux régimes anti-démocratiques dans plusieurs pays musulmans. Monsieur Ibrahim exhorte le président Obama à offrir des garanties aux musulmans dans ce domaine ; « l’assurance qu’il est dans le camp des droits de l’homme et de la démocratie pour tous…et qu’il coopèrera sur cette base, qui sera l’un des piliers de la politique étrangère américaine », a-t-il ajouté.

Dans son allocution d’investiture en janvier, le président Obama avait déjà souligné que l’Amérique est l’ami de tout pays et de toute personne qui souhaitent un avenir de paix et de dignité. C’est un message qui sera certainement le bienvenu dans le monde musulman, affirment les experts réunis à Washington.


Sources



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