États-Unis : un débat très attendu entre Sarah Palin et Joseph Biden


Publié le 1er octobre 2008
La républicaine Sarah Palin, actuellement gouverneur de l’Alaska, et le sénateur démocrate Joseph Biden vont s’affronter pour la première et dernière fois devant les caméras à Saint-Louis dans le Missouri.

Sarah Palin ici en 2007.
Joseph Biden ici en 2003.

Sarah Palin, choisie fin août comme colistière par le candidat du parti républicain à la présidence John McCain, a suscité l’enthousiasme de l’aile conservatrice du parti. Mais lors de récentes interviews télévisées, elle a semblé hésitante, et du coup, certains commentateurs suggèrent qu’elle ne serait peut-être pas capable d’assumer les fonctions de vice-président, au cas où le sénateur McCain serait élu.

S’exprimant sur la chaîne de télévision CBS, Sarah Palin a rétorqué qu’elle est non seulement prête, mais disposée et capable d’assumer la vice-présidence aux côtés du sénateur McCain si les Américains leur offrent leur bénédiction et le privilège de les servir.

John McCain estime toujours que l’enthousiasme suscité par sa colistière au sein du parti républicain pèse davantage que son manque d’expérience. « Je suis très fier de l’enthousiasme que le gouverneur Palin a suscité au sein de notre parti et à travers le pays. C’est un intérêt et un enthousiasme que, franchement, je n’avais pas vu jusqu’ici », a dit le sénateur de l’Arizona.

Jeudi soir, Sarah Palin affrontera un parlementaire chevronné, Joseph Biden ayant été constamment réélu au poste de sénateur du Delaware depuis 1972. Il est également membre de longue date de la Commission des affaires étrangères du Sénat. Cet homme politique, qui a brigué à deux reprises la présidence, ne mâche pas ses mots, permettant au candidat démocrate Barack Obama de rester plus diplomatique dans ses propos.

Néanmoins, le sénateur est un gaffeur notoire. Lors d'une récente interview sur la crise financière, il a fait valoir qu’au moment du krach boursier de 1929, l’ancien président démocrate Franklin D. Roosevelt avait prononcé une allocution à la télévision, alors qu’en fait, c'est Herbert Hoover qui était président à l’époque, et que la télévision n’existait pas encore.

Néanmoins, affirment certains experts, le gouverneur Palin étant moins connue, elle aura davantage à prouver. « Elle est vraiment en situation délicate. Biden, bien sur, doit faire attention à ne pas refaire de gaffes. Mais tous les yeux seront certainement braqués sur Mme Palin, histoire de voir si elle peut faire front, où si elle est vraiment dépassée par la situation » explique en substance Bruce Miroff, expert en sciences politiques à l’université d’État d’Albany (New York).

En tout cas, Sarah Palin semble susciter une vive curiosité, d’où l’intérêt porté au débat prévu jeudi soir. Ce qui ne signifie pas que sa prestation décidera de l’issue de l’élection présidentielle, rappelle le professeur Larry Sabato de l’Université de Virginie. Traditionnellement, les électeurs ne basent pas leur décision sur le choix du vice-président, explique-t-il. Le jour du vote, ils choisissent simplement qui va s’asseoir dans le bureau ovale de la Maison-Blanche.

Deux autres débats sont prévus entre les deux candidats à la présidence. L’un dans le Tennessee le 7 octobre, l’autre le 15 octobre à New York.

Sources