Accidents nucléaires de Fukushima : les évènements du 16 mars 2011

Heure par heure, voici les événements de la journée à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima.

Le premier réacteur à être en difficulté sur le site de Fukushima Daiichi était le réacteur n°1 (le plus ancien et le moins puissant), situé à droite sur cette photo de 1975. Le réacteur n°3 (le second sur l’image) a ensuite également connu de graves défaillances.

Publié le 16 mars 2011
À 2 h 00 locale, l'IRSN invite entre autres les ressortissants français, à titre préventif, à s'éloigner de Tokyo en direction du Sud[1].

À 5 h 45 locale, le feu reprend dans le réacteur 4 de Fukushima Daiichi[2]'[3]'[4]. Le réacteur comprenant des stocks de combustible usagé, le feu risque de s'étendre à divers matériaux radioactifs, parmi lesquels du Césium à trente ans de demi-vie[5].

À 9 h 40, selon TEPCO, le feu et la fumée ayant disparu du réacteur 4, l'incendie semble terminé[6]. Du fait d'un flux de nord-ouest sous vent fort, les polluants sont repoussés en direction de la mer, ce qui est prévu jusqu'à vendredi, date à partir de laquelle un anticyclone pourrait emprisonner les particules radioactives dans les couches basses de l'atmosphère[7].

À 11 h 35 locale, une fumée blanche dont les causes restent ignorées s'échappe[8]. À 12 h 43, Yukio Edano annonce un endommagement partiel de l'enceinte de confinement du réacteur 3[9], celui chargé au MOX (mélange d'oxydes d'uranium et de plutonium). Sa faible volatilité rend sa dispersion moins probable mais non impossible[10].

À 14 h 14 locale, la Corée du Sud s'apprête à envoyer ses réserves d'acide borique au Japon pour l'aider à refroidir ses réacteurs[11]. À 14 h 49 locale, le taux de radiation mesuré à Ibaraki atteint désormais 15,80 µSv/h, soit plus de trois cent fois la normale, estimée à ≤ 0,050 µSv/h[12]. D'après une simulation de l'IAS, le nuage radioactif traverserait le Pacifique mais se disperserait avant d'atteindre les côtes américaines[13]. Yukio Edano confirme que les cinquante techniciens de TEPCO ont évacué temporairement la centrale pour se préserver du danger de la radioactivité du réacteur 3[14].

À 16 h 54 locale, le gouvernement recourt à un hélicoptère de l'armée pour déverser de l'eau sur le réacteur 3 de la centrale, alors qu'il est envisagé de le faire également sur le réacteur 4[15] avec de l'acide borique. Sophia Majnomi, responsable chez Greenpeace, estime l'intervention « pas crédible » sur BFM TV[16]. L'opération de déversement d'eau est abandonnée en raison d'une radioactivité trop importante sur le site[17]. À 17 h 15 locale, une stabilisation de la température et de la pression dans le réacteur 2 aurait été relevée, selon TEPCO[18].

À 19 h 35 locale, l'hélicoptère mobilisé ne peut accomplir sa mission en raison du débit de dose trop important[19] et l'arrosage des piscines de stockage par hélicoptère est abandonné. Le gouvernement prévoit d'employer des canons à eau anti-émeute, pour arroser à grande distance[20].

Le commissaire européen à l'énergie, Günther Oettinger, déclare que la situation n'est plus sous contrôle dans la centrale nucléaire de Fukushima. « On peut dire que cette installation n'est plus maîtrisée, on ne la contrôle plus  » a-t-il estimé[21].

Plusieurs CNPE d'EDF préparent du matériel (bore, matériel de radioprotection, etc) en vue d'être envoyé au Japon pour la centrale nucléaire de Fukushima.

Notes

Source


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