Afghanistan : des fonctionnaires de haut rang impliqués dans le trafic de drogue

Publié le 23 septembre 2008
Des fonctionnaires afghans, y compris au sein du gouvernement, sont impliqués, au même titre que les leaders talibans, dans la production d'héroïne et le trafic de drogue international, a déclaré mardi le directeur du Service fédéral de contrôle des stupéfiants (FSKN), Viktor Ivanov.

« Nous proposons dans cet ordre d'idées d'établir des “listes noires” internationales des barons de la drogue et des fonctionnaires afghans »", a-t-il noté.

Selon le directeur du FSKN, cette question a été examinée il y a deux ans avec des représentants de l'UE et des États-Unis.

« Avec le temps, la position de nos collègues américains a subi des modifications pour des raisons inconnues, ils refusent d'établir ce genre de listes affirmant que les personnes qui y figureront ne quitteront jamais l'Afghanistan pour qu'on puisse les arrêter. Cette position ne résiste pas à la critique », a noté le directeur du FSKN.

Selon lui, les services secrets russes possèdent des informations montrant l'implication de plus de 40 ressortissants afghans dans le trafic de drogue à partir du territoire afghan. La Russie reçoit annuellement 18 tonnes d'héroïne afghane, la mafia de la drogue tire de ce trafic jusqu'à 16 milliards de dollars. « Ces sommes alimentent en partie le réseau terroriste, y compris dans le Caucase du Nord », a poursuivi le responsable.

Les stupéfiants d'origine afghane suivent trois itinéraires pour atteindre l'Europe. « La voie balkanique est la plus sollicitée, elle passe par l'Iran et la Turquie », a indiqué le directeur du Service fédéral de contrôle des stupéfiants.

La deuxième - on l'appelle celle de la soie, en raison de la perméabilité des frontières centrasiatiques - part vers la Russie. La voie du sud passe par le Pakistan et l'Inde et a pour objectif final la mer, par laquelle la drogue est transportée vers le reste du monde.

« Vous savez comment sont protégées les frontières européennes et vous n'êtes pas sans connaître comment le sont les nôtres. Raison pour laquelle nous constituons la destination de 20 % de la “récolte” afghane », a poursuivi M. Ivanov, insistant sur la nécessité de raffermir les frontières des membres centrasiatiques du Traité de sécurité collective (OTSC).

Cet article reprend la totalité ou des extraits de la dépêche de l'agence de presse RIA Novosti intitulée
«  Afghanistan: des fonctionnaires de haut rang impliqués dans le trafic de drogue (expert) » datée du 23 septembre 2008.

Sources



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