Amérique du Sud : vers une harmonisation de la lutte contre le trafic d'armes

Publié le 25 août 2009
Trente officiers de police de 14 États brésiliens et 14 agents de sécurité venus de sept pays d'Amérique du Sud se sont réunis afin de suivre une formation pour le contrôle, la surveillance et la lutte contre le commerce d'armes à feu, de munitions et d'explosifs[1].

Réunions des différentes polices à Brasilia.

Outre l'échange d'expériences, le cours, organisé par le Secrétariat national de la Sécurité publique du ministère de la Justice[2], vise à intégrer les forces de police dans l'assimilation de mesures efficaces pour lutter contre le trafic et la normalisation des règles adoptées par plusieurs pays.

L'initiative dispose du soutien du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le coût se chiffre à environ 400 000 dollars, selon son coordinateur, le capitaine Claudio César Felipe. « Dans la pratique, cela signifie vérifier quels pays doivent mener davantage lutter contre le trafic international des armes à feu et de prendre comme base d'autres pays en Amérique du Sud », a déclaré le capitaine. Pour lui, la vente illégale d'armes est le tremplin « pour un autre crime. »

Le cours, d'une durée de 130 heures, porte sur le traçage des armes, des munitions et sur l'identification des explosifs. Il porte également sur des armes appartenant aux groupes armés criminels transnationaux, la survie des policiers dans des situations de risque élevé ainsi sur l'établissement des preuves et la préservation des lieux du crime. Le ministère a précisé que certaines des techniques enseignées serviront à des événements organisés dans plusieurs villes simultanément, tels la Coupe du monde en 2014.

Interrogés par l'Agência Brasil, les participants ont souligné la nécessité de connaître la réalité dans les autres pays pour l'excercice de leurs fonctions. Selon le lieutenant du Bataillon des opérations spéciales (Bope)[3] du Mato Grosso, Marcos Paccola, l'échange des expériences a montré que seule l'action intégrée – à la fois en interne et avec les pays voisins – sera en mesure d'arrêter la progression des bandes spécialisées dans le trafic d'armes.

« Nous n'avons pas à construire un mur d'un bout à l'autre de la frontière, avec une seule porte. Il faut investir dans l'intelligence et dans la surveillance pour tenter de casser les gangs », a déclaré Paccola. « Il ne faut pas en rester là(…), le Brésil saisit des armes qui sont entre les mains des trafiquants, que ces armes viennent du Paraguay, de la Bolivie, ou d'ailleurs. La meilleure mesure est de regarder la provenance de ces armes, les grandes usines et des grands pôles d'exportation illégale », a confié le lieutenant.

Selon le capitaine Claudio Felipe, à la fin de chaque session de formation, un rapport est établi avec les remarques des participants. Outre les considérations sur le cours lui-même, les policiers indiquent les difficultés qu'ils rencontrent quotidiennement. Puis ils émetttent un avis sur la façon d'améliorer la stratégie de lutte contre les activités illégales dans les régions frontalières. « Normalement, les difficultés sont énumérées en vue d'une intégration plus poussée au sein des organes [des différents pays] (…). », ajoute Felipe.

Directeur des Opérations et Logistique du Registre national des armes, une agence du ministère de la Justice de l'Argentine, Lucia Gomes Consolia relève que les trafiquants tirent un certain avantage sur les différentes législations nationales. Et il cite la triple frontière, formée par le Brésil, l'Argentine et le Paraguay.

« La triple frontière a toujours été un problème. Le Brésil et l'Argentine ont des règles très semblables, des lois semblables. En revanche, les lois du Paraguay doivent aussi sanctionner avec les mêmes critères, ce que ce pays discute actuellement. Je crois que si tous les pays opèraient la même manière, nous pourrions lutter contre le trafic illicite d'armes », a conclu le représentant de l'Argentine.


Cet article reprend la totalité ou des extraits de la dépêche de l'agence de presse Agência Brasil, publiée sous la licence Creative Commons Attribution 2.5 (avant 2010) ou sous Creative Commons Attribution 3.0 (entre 2010 et février 2017), intitulée
«  Policiais sul-americanos buscam padronizar procedimentos contra o tráfico de armas » datée du 24 août 2009.
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Notes

Sources


  •   Page « Brésil » de Wikinews. L'actualité brésilienne dans le monde.