Argentine : nouvelles charges contre l'ex-présidente Isabel Perón
Publié le 17 janvier 2007
Isabel Perón, veuve du général Juan Perón et ancienne présidente de la République argentine entre 1974 et 1976, brièvement détenue la semaine dernière à Madrid après la délivrance d'un mandat d'arrêt international par le juge argentin Raúl Acosta, devra faire face à de nouvelles charges judiciaires. Un autre juge fédéral argentin, Norberto Oyarbide, a en effet délivré, mardi 16 janvier 2007, un autre mandat d'arrêt international à l'encontre de Mme Perón.
Selon le quotidien argentin Clarín, qui a réussi à se procurer une copie de l'ordonnance rendue par le juge Oyarbide, celui-ci compte demander à la justice espagnole l'extradition d'Isabel Perón, pour l'interroger sur sa participation à des crimes considérés par lui comme imprescriptibles. Il s'intéresse notamment au rôle qu'aurait pu jouer Isabel Perón dans la protection des activités de la milice para-policière Triple A (Alianza Anticomunista Argentina), entre 1973 et 1976.
Le juge cite des achats d'armes faits à l'étranger, avec les fonds du ministère du Bien-être social. Selon lui, la quantité d'armes qui aurait été acquise aurait largement dépassé ce qui était nécessaire pour la simple protection des hautes personnalités du ministère. Il soupçonne donc cette filière d'avoir directement servi à alimenter en armes la Triple A.
La première plainte contre la Triple A avait été déposée le 11 juillet 1975 par l'avocat Miguel Radrizzani Goñi qui, déjà à l'époque, attribuait le rôle principal, à la tête de ces escadrons de la mort, au ministre José López Rega [1].
Le juge semble retenir à charge contre Isabel Perón le fait qu'elle ait choisi, aussitôt après la démission forcée de José López Rega, le 11 juillet 1975, de le nommer ambassadeur en Espagne, pays où il s'est aussitôt réfugié avec Rodolfo Almirón, considéré comme son second au sein de la Triple A.
- ↑ José López Rega, après le renversement d'Isabel Perón en mars 1976, perdit son poste d'ambassadeur en Espagne et choisit de vivre en Suisse, jusqu'en 1982. Puis, jusqu'en 1986, il partagea son temps entre les Bahamas et la ville de Miami, en Floride, où la justice l'avait rattrapé. Extradé des États-Unis vers l'Argentine, il y décèdera en prison en 1989, sans avoir pu être jugé.
Sources
- Sources anglophones
- Article de la Wikipédia anglophone sur José López Rega.
- ((en)) – Deutsche Presse-Agentur, « Judge issues second arrest warrant for Isabel Peron ». Monsters and Critics, 16 janvier 2007.
- Source hispanohone
- ((es)) – Clarín, « Procesan a Isabel y vuelven a pedir su captura internacional ». 17 janvier 2007.