Au Yémen, les émeutes font plusieurs dizaines de morts
Publié le 22 juillet 2005
De violents affrontements entre la police yéménite et des manifestants ont fait plus de trente (39 selon l'AFP). Ces émeutes font à la suite de l'agumentation du prix des hydrocarbures mercredi. Le prix de l'essence a presque doublé (35 à 65 rials) alors que le gazole en particulier s'envolait (17 à 45 rials) après que le gouvernement eut supprimé les subventions sur les dérivés du pétrole.
Après que des commerces et des voitures aient été incendiés et saccagés, et la rétention de camions-citernes dans l'est du pays, des blindés de l'armée ont pris position à Sanaa la capitale vendredi matin, dans un calme tendu. Les pouvoirs religieux déploraient lors du prêche du vendredi ces actes de « sabotage qui ridiculisent le peuple yéménite », insistant sur le fait que les « services publics sabotés sont la propriété du peuple et non des responsables qui finiront par partir ».
Ces violences caractérisent aussi une méfiance générale face à la classe politique, largement touchée par la corruption : « Nous pourrons supporter les hausses dans l'intérêt national, mais nous exigeons de lutter contre la corruption dans l'administration publique » témoigne par exemple un chauffeur de taxi manifestant contre la soudaine explosion des prix. Les commerçants, touchés par les affrontements se sont montrés plus amers : « Les protestataires auraient dû s'adresser au gouvernement et non aux commerces » indiquait un jeune propriétaire d'un magasin à Sanaa.
Les autorités françaises ont pour leur part « fortement déconseillé » un déplacement au Yémen. Le Quai d'Orsay a pourtant rassuré ses ressortissant en indiquant que les « mesures nécessaires » pour assurer la sécurité des Français avaient été pris.
Sources
- ((fr)) – avec Associated Press, AFP et Reuters, « Yémen : émeutes meurtrières après le doublement du prix de l'essence ». Le Monde, 22 juillet 2005.