Bahreïn : 3e journée de manifestations contre le gouvernement

Au cours de la troisième journée de protestation, des tentes ont été installées sur la place de la Perle, à Manama, la capitale du pays.

██ Départ / Mort (Libye) du chef de l’État ██ Manifestations prolongées et répression ██ Changement de gouvernement et manifestations ██ Manifestations prolongées ██ Protestations mineures

██ Pays non-arabes touchés par un mouvement social simultanément aux révoltes arabes
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Publié le 16 février 2011
Au moins 2 000 personnes manifestaient sur la place de la Perle à Manama, ce mercredi. La veille, les protestataires, des chiites pour la plupart, y avaient installé des tentes pour passer, pour la première fois, une nuit sur la place. Une scène qui rappelle l'occupation de la place Tahrir au Caire et qui a récemment conduit à la démission du président égyptien Hosni Moubarak. Parmi ces militants, nombreux sont ceux qui ont assisté aux funérailles d'un manifestant tué par balle hier par la police, lors des funérailles d'un autre activiste.

Une grande partie des manifestants rassemblés sur la place de la Perle affirment qu'ils y resteront jusqu'à l'aboutissement de leurs objectifs. Les protestataires réclament plus d'opportunités pour la majorité chiite, qui représente 70 % de la population. Certains se plaignent de discrimination et demandent la démission de la dynastie sunnite au pouvoir. D'autres exigent la démission immédiate du premier ministre, Sheik Khalifa bin Salman Al Khalifa, qui occupe le poste depuis trop longtemps. Par ailleurs, ils réclament la libération des prisonniers politiques. « Ni sunnites, ni chiites, unité nationale » ou encore « Nous demandons une nouvelle constitution et l'alternance au pouvoir », proclamaient des pancartes.

Aujourd'hui, lors d'une conférence de presse, le leader du Wefaq, le principal bloc d'opposition chiite, a appelé à l'élection directe du premier ministre actuellement désigné par le roi. Ce dernier a déclaré que les membres de son camp au parlement boycotteront la chambre des députes jusqu'à ce qu'ils obtiennent gain de cause. À noter qu'ils représentent 18 des 40 membres de cette assemblée.

Hier, le roi du Bahreïn, Hamad bin Isa Al Khalifa s'est adressé à la nation. Au cours d'une allocution télévisée, il a présenté ses condoléances pour les deux chiites morts dans les manifestations. Il a également promis de poursuivre les réformes politiques entamées en 2001 par un referendum qui a restauré le parlement. Le ministre de l'intérieur a assuré que toutes personnes usant de la force contre les manifestants de manière injustifiée, seraient poursuivi en justice.

Précédemment, les autorités avaient offert 2 000 dollars en cash à toutes les familles, dans l'optique de calmer la foule. La promesse d'un contrôle moins sévère des médias a également été faite. Mais de nombreux Bahreïnis restent en colère. Ils se plaignent de la pauvreté et du chômage. Ils accusent aussi le gouvernement d'accorder la citoyenneté à des étrangers sunnites, dans le but de faire pencher la balance démographique dans le sens inverse.

Un peu moins d'un million de personnes habitent le Bahreïn et le pays est plutôt pauvre parmi les autres monarchies pétrolières du golfe Persique car ses réserves de pétrole sont presque épuisées. Le pays avait déjà été le théâtre de violences animées par des chiites entre 1994 et 1999, responsables de la mort d'une quarantaine de personnes.

Sources



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