Brésil : les domestiques veulent débattre de leur reconnaissance devant l'OIT

Publié le 24 août 2009
Les gens de maison, à travers le pays, se sont donnés rendez-vous, ce dernier week-end, à Brasilia. Cette réunion constitue la première étape tendant à accélérer la reconnaissance de leur catégorie professionnelle au Brésil.

Creuza Maria de Oliveira — photographie : Valter Campanato, Agência Brasil

Lors d'une réunion qui a rassemblé des représentants de tout le pays, à l'exception des travailleurs dans les pays du Sud et en Amérique centrale, les chefs d'État ont rempli un questionnaire envoyé par l'Organisation internationale du Travail (OIT) afin de connaître leurs principales revendications. Parmi elles, se trouve la reconnaissance juridique de la profession.

Ces rapports et la prise de position du gouvernement brésilien serviront de base aux dirigeants du monde entier pour aborder la question, en juin de 2010, au BIT à Genève. Le président de la Fédération nationale des travailleurs domestiques (Fenatrad), Creuza Maria Oliveira, a déclaré que la légalisation de la catégorie professionnelle, en plus de garantir les droits sociaux dont bénéficient tous les travailleurs légaux, donnera le plus grand pouvoir de mobilisation interne. Ceci implique le droit de s'organiser en syndicats reconnus leur permettant notamment de collecter des cotisations syndicales.

« Si nous avions des syndicats reconnus, nous pourrions faire pression à Brasilia sur les hommes politiques pour obtenir l'adoption des projets qui sont bloqués au Congrès pour cause de manque de volonté politique », a déclaré Maria Creuza. Elle a ajouté que cette catégorie socio-professionnelle « manque de fonds pour se déplacer fréquemment dans la capitale pour négocier leurs revendications avec le gouvernement et le Congrès. »

Ainsi, ces discussions préliminaires pour que soit abordée la question devant l'OIT revêt une importance fondamentale. Les travailleurs domestiques ont donc demandé à l'OIT, non seulement de « conseiller » les États afin de satisfaire les droits des domestique mais aussi de lancer la ratification d'une convention internationale.

Lors de la réunion, le représentant de l'organisation, Márcia Vasconcelos, a rappelé que, lorsqu'un pays ratifie une convention internationale, le traité acquiert force de loi. Son « contenu sera toujours défini. L'OIT a envoyé des questionnaires au gouvernement et aux confédérations de travailleurs en vue d'évaluer les opinions. »

Selon les enquêtes menées par le BIT et l'Institut brésilien de géographie et de statistique (IBGE[1]), le Brésil compte environ 8 millions de travailleurs domestiques, en majorité des femmes. Sur ce total, seulement 1,8 millions d'euros sont déclarés comme travailleurs et devant la Sécurité sociale.

En outre, la non-reconnaissance de ces professionnels les écarte de l'accès interne au Fonds de garantie pour les employés (FGTS[2]) et les prestations de retraite, en cas d'accident.


Cet article reprend la totalité ou des extraits de la dépêche de l'agence de presse Agência Brasil, publiée sous la licence Creative Commons Attribution 2.5 (avant 2010) ou sous Creative Commons Attribution 3.0 (entre 2010 et février 2017), intitulée
«  Domésticas querem discutir reconhecimento da profissão na OIT » datée du 23 août 2009.
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Notes

Sources


  •   Page « Brésil » de Wikinews. L'actualité brésilienne dans le monde.