Burundi : la Commission nationale indépendante des droits de l'homme prête serment

Publié le 8 juin 2011
La prestation de serment des sept membres de la Commission nationale indépendante des droits de l'homme (CNIDH) a eu lieu mardi à Bujumbura, plus précisément au palais des congrès de Kigobe[1], devant le président de la République, Pierre Nkurunziza, les deux bureaux de l'Assemblée nationale et du Sénat ainsi que les membres de l'Assemblée nationale. Ils ont juré de remplir leur mandat « en toute indépendance et impartialité » et de faire preuve de « dévouement total à la protection et la promotion des droits humains » ou encore de « ne se laisser jamais guider par aucun intérêt partisan » ainsi que de « se consacrer entièrement à la protection et à la promotion des droits de l'homme, dans le strict respect de la constitution de la République du Burundi, de la charte de l'unité nationale et d'autres lois en vigueur ».

Localisation du Burundi.

« Le nombre de morts, de viols, de violences et d'autres crimes est inacceptable. Il faut que nous puissions nous mettre au travail avec d'autres organisations de la société civile qui étaient déjà sur le terrain pour que le standard du respect des droits de l'homme commence à se faire manifester dans le pays. C'est un travail ardu qui demande beaucoup d'énergie et de ténacité mais il faut qu'on s'y mette parce que c'est urgent », a expliqué Emmanuel Ntakarutimana, le président de la commission dans une déclaration faite à l'agence Xinhua tout en admettant que sa mission s'annonce difficile : « la situation, elle est assez délicate, parce que nous avons un héritage de violence qui vient de durer quelques décennies ». Pour lui, « une autre priorité concerne la formation à faire en matière des droits de l'homme à tous les niveaux pour que les gens en soient au courant » en ajoutant qu'« il faut qu'il y ait des formations pour que demain s'il y a violation des droits de l'homme on ne dise pas qu'on ne savait pas alors qu'il y a des textes qu'on doit connaître. Ici aussi, c'est urgent et il faut qu'on s'y mette vite ».

Cette assermentation intervient alors qu'un rapport de l'Expert indépendant des Nations unies sur la situation des droits de l'homme au Burundi doit être présenté le 17 juin à Genève. Cette présentation a été reportée deux fois ces dernières années faute de l'existence de cette Commission au Burundi. Sur ce point, Emmanuel Ntakarutimana souhaite qu'elle soit à l'avenir réalisée par un burundais. « Nous souhaitons que dans l'avenir, nous puissions être représentés par nous-mêmes et non par des experts ou des représentants spéciaux étrangers alors que nous sommes un pays souverain qui a ses propres institutions qui doivent faire leur travail », a-t-il déclaré.

La mise en place de cette commission a été saluée par les Nations unies et, plus récemment, par le vice-Premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, alors en visite au Burundi. Depuis les dernières élections, la situation s'est dégradée dans le pays avec une recrudescence des attaques perpétrées dans le cadre de la guerre civile.

Notes

Sources



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