Changement à la tête de deux partis gouvernementaux suisses

Publié le 1er mars 2008
Lors de congrès extraordinaires, les deux plus grands des quatre partis politiques gouvernementaux suisses ont changé ce samedi de présidents : Christian Levrat, 37 ans a remplacé Hans-Jürg Fehr chez les socialistes et Toni Brunner, 33 ans, a pris le siège occupé par Ueli Maurer à l'Union démocratique du centre.

Virage à gauche chez les socialistes

 
Christian Levrat.

Réunis en congrès à Bâle, les socialistes suisses ont procédé à différentes analyses sur la défaite du parti lors des élections fédérales de l'automne passé, véritable « déroute socialiste » pour certains. Les remèdes, selon les orateurs, tiennent dans une politique de rassemblement avec les Verts avec les syndicats et un réapprentissage du travail dans la rue. « Le PS ne répond pas assez aux préoccupations des travailleurs et des petites gens » a déclaré le syndicaliste vaudois Max Robert qui préconise un engagement plus fort contre le dumping salarial et, selon la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, contre les « bonus indécents » de certains patrons de grandes entreprises.

La nomination du conseiller national fribourgeois et syndicaliste Christian Levrat, n'est donc pas une surprise. Seul candidat à se présenter, il a été élu avec, à la suite d'un changement des statuts, quatre vice-présidentes Pascale Bruderer, Maria Carobbio, Jacqueline Fehr et Silivia Schenker) et un vice-président, Stéphane Rossini. Dans son discours, il a appelé les socialistes suisses à « relever la tête » pour gagner les élections de 2011.

Référendum annoncé contre l'extension de la libre-circulation

 
Toni Brunner.

De son côté, l'UDC se réunissait à Frauenfeld où les quelque 800 membres présents ont commencé leur journée en confirmant la décision du parti d'exclure leurs deux ministres, Samuel Schmid et Eveline Widmer-Schlumpf traités de « baillis étrangers », du groupe parlementaire UDC, avant de se pencher sur plusieurs questions européennes. Les délégués ont confirmé leur position qui demande à l'Union européenne de garantir la souveraineté fiscale de la Suisse. Sans cette garantie, le parti a annoncé vouloir lancer un référendum contre l'extension de la libre-circulation des personnes à la Bulgarie et à la Roumanie.

Les membres présents ont ensuite salué l'élection de Toni Brunner par un tonnerre d'applaudissements. Agriculteur du Toggenbourg il est entré au Conseil national à l'âge de 21 ans déjà, ce dernier était vice-président de l'UDC suisse depuis 2000 et seul candidat en lice. Il sera épaulé de cinq de vice-présidents qui auront chacun des tâches précises, dont l'ancien conseiller fédéral Christoph Blocher, en charge de la stratégie et des campagnes de l'UDC.


Sources