Conclusions alarmantes d'un groupe de travail du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
Recul des glaciers du sommet du Puncak Jaya (pyramide Carstensz) entre 1936 et 1972 |
![]() Situation en 1936
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![]() Situation en 1972
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L'angle des deux prises de vues n'est pas tout à fait identique, mais permet tout de même constater le net recul des glaciers au cours des 36 années séparant les deux clichés. On constatera de semblables reculs dans la surface de nombreux autres glaciers, comme par exemple le Glacier du Rhône, en Suisse. |
Publié le 2 février 2007
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ou GIEC [1], instance parrainée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), ayant son siège social à Genève, a publié, vendredi 2 février 2007, à l'issue de plusieurs jours de travaux s'étant déroulés à Paris [2], les premières conclusions des travaux de son premier groupe de travail [3], dans la perspective du quatrième rapport du GIEC dont la publication s'étalera sur l'année 2007.
La version initiale de ces conclusions est rédigée en anglais, mais sera ultérieurement traduite en arabe, en chinois, en espagnol, en français et en russe, tandis que le texte complet du rapport sera ultérieurement publié en anglais seulement, et mis à disposition sur le site du GIEC dans le courant du mois de mai, tandis que la version imprimée sera publiée vers la fin du mois de juin par la maison d'édition Cambridge University Press.
Le principal enseignement de rapport d'étape semble être que ce qui, lors du précédent rapport publié en 2001, n'était alors présenté que comme une forte probabilité, semble désormais pouvoir être imputé avec une quasi-certitude aux activités humaines. Les experts semblent penser que la simple stabilisation des rejets des gaz à effet de serre ne serait pas en mesure de freiner le réchauffement climatique, avec une augmentation des températures moyennes, d'ici à 2100 de l'ordre de 1,8 °C à 4 °C.
Parmi les autres conséquences notables tenues par les travaux de ce groupe de scientifiques, le rapport relate la probabilité, dans le siècle qui vient, d'une montée du niveau des mers et océans, de l'ordre de 28 à 43 centimètres, ce qui contribuerait à rendre inhabitables un certain nombre de zones côtières, ainsi que le risque d'une disparition des glaciers de l'océan Arctique, le ralentissement du Gulf Stream et la possibilité d'un dérèglement climatique d'une durée de plus de mille ans.
La publication du rapport d'étape du GIEC a donné l'occasion à la branche française de l'organisation Greenpeace de se livrer, au lendemain d'une action mondiale d'extinction des lumières durant cinq minute [4] (promue par plusieurs dizaines d'organisations dont, en France, la Fondation Nicolas Hulot), à une action militante et médiatique, au cours de laquelle plusieurs groupes d'activistes écologistes ont procédé, à Paris, à un « enrubannage » symbolique de plusieurs édifices et lieux parisiens, parmi lesquels la statue du Zouave du pont de l'Alma ainsi que plusieurs fontaines [5]. Les rubans déployés par les militants de Greenpeace comportaient la double formule, en anglais et en français, « It's not too late (Il n'est pas trop tard). Rejoignez la révolution énergétique.»
Parallèlement à ces travaux du GIEC, à l'initiative de Jacques Chirac, président de la République française, la « Conférence internationale de Paris pour une gouvernance écologique mondiale » s'est réunie ce vendredi 2 février 2007. Au cours de cette conférence, réunissant environ 150 participants venus d'une soixantaine de pays, et dont les travaux s'achèveront samedi 3 février, le président français a notamment plaidé pour la construction d’« une gouvernance mondiale de l'environnement » ainsi que pour la transformation de l'actuel Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) en une agence des Nations unies à part entière, qui pourrait s'appeler « ONUE » (« Organisation des Nations unies pour l'environnement »), dotée de beaucoup plus de moyens financiers. La naissance de l'ONUE reste toutefois du domaine de l'hypothèse, dans l'état actuel de la réflexion des dirigeants mondiaux face aux problèmes posés par le réchauffement climatique. Jacques Chirac a également estimé que « le temps est à la révolution. La révolution des consciences. La révolution de l'économie. La révolution de l'action politique. »
- ↑ Le nom « international » (anglais) du GIEC est « Intergovernmental Panel on Climate Change » ou « IPCC ».
- ↑ 500 délégués de dizaines de pays du monde étaient réunis à Paris, depuis le lundi 21 janvier 2007.
- ↑ Le premier groupe de travail du GIEC est officiellement dénommé, en anglais, Working Group I.
- ↑ Les médias français ont estimé que l'opération extinction concertée des lumières, baptisée « 5 minutes de répit pour la planète », aurait été observée, jeudi soir entre 19 h 55 et 20 h 00, par environ trois millions de foyers et aurait occasionné une baisse de la consommation nationale d'électricité durant ce laps de temps.
- ↑ On rapporte l'enrubannage de la fontaine du Palmier (place du Châtelet), de la fontaine de la place Saint-Michel, de la fontaine de la place de la Sorbonne et de la fontaine des Innocents.
Sources
- Sources anglophones
- ((en)) – Working Group I of the IPCC, « Summary for Policymakers of the first volume of “Climate Change 2007”: The Physical Science Basis ». Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, 2 février 2007. (fichier PDF, 2,2 Mo)
- ((en)) – Alex Morales, « Global Warming Very Likely Caused by Humans, UN Says (Update3) ». Bloomberg, 2 février 2007.
- ((en)) – Deutsche Presse-Agentur, « UN panel: Humans to blame for 'unequivocal' global warming (Roundup) ». Monsters and Critics, 2 février 2007.
- ((en)) – Gerard Wynn and Alister Doyle, pour Reuters, « U.N. Climate Panel Says Warming Is Man-Made ». The Washington Post, 2 février 2007.
- ((en)) – Seth Borenstein, pour Associated Press (*), « Global warming 'very likely' man-made ». Time magazine, 2 février 2007. (*) avec la collaboration de Angela Charlton.
- ((en)) – Steve Connor, « Ten years left to avert catastrophe ». The Independent, 2 février 2007.
- ((en)) – Sue Kelly à McLean (Virginie), Patrick O'Driscoll et Associated Press, « Global warming probably caused by human activity, U.N. report says ». USA Today, 2 février 2007.
- ((en)) – Beth Daley, « Climate report faults humans for warming ». The Boston Globe, 2 février 2007.
- ((en)) – Beth Daley, « Man-made climate change will continue ». The Boston Globe, 2 février 2007.
- ((en)) – « Strongest Climate warning yet demands action ». Greenpeace, 2 février 2007.
- ((en)) – Richard Black, « Humans blamed for climate change ». BBC News, 2 février 2007.
- ((en)) – Richard Black, « Through the climate window: Analysis ». BBC News, 2 février 2007.
- ((en)) – « In quotes: Reaction to climate warning ». BBC News, 2 février 2007.
- Sources francophones
- ((fr)) – « L'homme responsable du réchauffement climatique ». Lexpress.fr, 2 février 2007.
- ((fr)) – Pierre Melquiot, « Dérèglements climatiques et montée du niveau des mers ». Actualités News Environnement, 2 février 2007.
- ((fr)) – AFP, « Le réchauffement est un fait établi, le champ d'action se réduit ». Lemonde.fr, 2 février 2007.
- ((fr)) – Hervé Kempf, « Les scientifiques entérinent la responsabilité de l'homme dans le réchauffement climatique ». Lemonde.fr, 2 février 2007.
- ((fr)) – « Quel est le bilan de la conférence sur le climat ? ». Lemonde.fr, 30 janvier 2007. (transcription d'un chat avec Sylvie Jousseaume, membre de la délégation française)
- ((fr)) – « Les principales conclusions du GIEC ». NouvelObs.com, 2 février 2007.
- ((fr)) – A.D. et agences de presse, « Ça va réchauffer, la faute à l'homme ». Liberation.fr, 2 février 2007.
- ((fr)) – A.D. et agences de presse, « Les six scénarios du Giec ». Liberation.fr, 2 février 2007.
- ((fr)) – Lexpress.fr et Reuters, « Nouvelles actions symboliques de Greenpeace à Paris ». Lexpress.fr, 2 février 2007.
- ((fr)) – Béatrice Gurrey, « Jacques Chirac appelle à une triple "révolution" pour sauver la Terre ». Le Monde, 2 février 2007. (édition papier du 3 février)
- ((fr)) – « L'homme responsable du réchauffement climatique ». Lexpress.fr, 2 février 2007.