Décès de l'ancien président américain Gerald Ford

Publié le 27 décembre 2006
Gerald Ford, qui fut président des États-Unis d'Amérique du 9 août 1974 au 20 janvier 1977, est décédé mardi 26 décembre 2006, à l'âge de 93 ans, à son domicile de Rancho Mirage (Californie).

Portrait officiel de Gerald Ford en 1974

Né le 14 juillet 1913 à Omaha (Nebraska) sous le nom de Leslie Lynch King, Jr., il avait pris les noms de son beau-père, Gerald Rudolph Ford, après le divorce et le remariage de sa mère, devenant ainsi Gerald Rudolph Ford, Jr. Un de ses successeurs à la présidence des États-Unis, Bill Clinton, se trouve dans un cas de figure un peu comparable (né « William Jefferson Blythe III » et devenu « William Jefferson Clinton » à l'âge de 15 ans).

Depuis le 12 novembre 2006, Gerald Ford détenait le record de longévité parmi les présidents et anciens présidents des États-Unis, jusque-là détenu par Ronald Reagan, décédé le 5 juin 2004 à l'âge de 93 ans et environ 4 mois. À la suite du décès de Gerald Ford, le doyen du « club » très réduit des présidents et anciens présidents est désormais George H. W. Bush, âgé de 82 ans, père de l'actuel président George W. Bush.

Gerald Ford, qui avait siégé à la Chambre des représentants des États-Unis de 1949 à 1973 et, à ce titre, avait dirigé la minorité républicaine de 1965 à 1973, restera surtout dans l'histoire comme le seul président, jusqu'à ce jour, ayant accédé à la Maison Blanche sans avoir été élu.

Le 10 octobre 1973, le vice-président Spiro Agnew, compromis dans une affaire de fraude fiscale, était en effet contraint à la démission, ce qui conduisit le président Richard Nixon, le surlendemain, à nommer Gerald Ford pour lui succéder. Cette nomination fut confirmée le 27 novembre par le Sénat et le 6 décembre par la Chambre des représentants.

Le 9 août 1974, compromis dans le scandale du Watergate et menacé d'une probable procédure d'impeachment, Richard Nixon démissionnait à son tour de ses fonctions, ce qui conduisit Gerald Ford à « occuper le Bureau ovale » alors que rien ne l'y prédestinait dix-huit mois auparavant. Immédiatement après sa prestation de serment comme 38e président des États-Unis, devant le juge Warren E. Burger, Gerald Ford s'était exprimé dans une allocaution radiodiffusée, se disant conscient de ne pas être avoir été élu par le peuple américain et demandant à celui-ci de le confirmer dans ses fonctions par ses prières (I am acutely aware that you have not elected me as your President by your ballots, and so I ask you to confirm me as your President with your prayers.) [1]

Moins d'un mois plus tard, le 8 septembre 1974, Gerald Ford accordait un « pardon entier, libre, et absolu à Richard Nixon pour toutes les offenses contre les États-Unis qu'il avait commis, pu commettre ou auxquelles il avait pu participer » [durant son mandat] ([...] have granted and by these presents do grant a full, free, and absolute pardon unto Richard Nixon for all offenses against the United States which he, Richard Nixon, has committed or may have committed or taken part in during the period from January 20, 1969 through August 9,1974.) [2]

Gerald Ford avait tenté sans succès de se présenter à l'élection présidentielle de novembre 1976, au cours de laquelle il avait été battu par le démocrate Jimmy Carter. En dépit de leur opposition sur l'échiquier politique, les deux hommes étaient d'ailleurs devenus amis, après la défaite de Jimmy Carter face à Ronald Reagan en 1980. Ledit Reagan avait tenté de faire de Gerald Ford son candidat à la vice-présidence, lors du congrès républicain de Detroit, en juillet 1980, mais l'affaire avait échoué pour des raisons de préséance, conduisant l'ancien gouverneur de Californie à former un « ticket » avec George Bush (père), ancien ambassadeur aux Nations unies et ancien directeur de la CIA.

Dès lors, Gerald Ford s'était définitivement retiré de la vie politique.

Note

  1. Source : texte de l'allocution radiophonique du 9 août 1974 sur le site watergate.info.
  2. Source : Texte de la proclamation du 8 septembre 1974, sur le site de la Gerald Ford Presidential Library & Museum}}.

Sources

Source francophone
Sources anglophones