Démantèlement en Autriche d'un réseau pédophile international

Publié le 7 février 2007
Le ministre autrichien de l'Intérieur, Günther Platter, a annoncé, mercredi 7 février 2007, au cours d'une conférence de presse, que la police fédérale autrichienne avait découvert un réseau international de pédophilie impliquant 2 361 personnes dans 77 pays.

L'enquête des policiers autrichiens a démarré en juillet 2006, après le signalement, fait par un fournisseur d'accès internet, de la présence de photographies à caractère pédophile sur ses serveurs.

Le ministre a révélé que, parmi ces 2 361 personnes, 607 seraient localisées aux États-Unis, 406 en Allemagne, 114 en France, 72 au Royaume-Uni et 23 en Autriche. L'enquête des spécialistes de cybercriminalité a notamment révélé que, à l'insu du FAI ayant signalé les activités délictueuses détectées sur ses serveurs, des personnes auraient mis à libre disposition des pédophiles, sur le site du FAI, huit films vidéos téléchargés depuis la Grande-Bretagne. Les enquêteurs ont également identifiés des adresses IP en Algérie, en Islande et au Venezuela et se sont mis en rapport avec les autorités policières de ces pays pour leur confier la suite des investigations. La partie principale de l'enquête semble toutefois se dérouler en concertation avec les polices britannique et russe.

Les autorités policières autrichiennes semblent avoir déjà entendu les 23 Autrichiens suspectés de pédophilie, et ont fait savoir qu'ils sont âgés de 17 à 69 ans, et proviendraient de milieux sociaux divers, incluant des retraités, des fonctionnaires et des étudiants.

Selon Harald Gremel, chef de l'unité de lutte contre la pornographie infantile au ministère de l'Intérieur, l'enquête, désignée sous le nom de code d'« Opération Flo », a rapidement avancé lorsqu'il a été constaté que les films vidéo avaient été téléchargés ou visionnés plus de 8 000 fois dans un laps de temps de 24 heures, avant d'être effacés des serveurs tandis que les policiers spécialisés en cybercriminalité se lancent dans la recherche des adresses IP utilisées.

Il semble que les films vidéo saisis à cette occasion aient montré des enfants âgés de 5 à 14 ans et qu'il est probable qu'ils aient été produits quelque part en Europe de l'Est.

Les interrogatoires menés en Autriche même ont montré que 14 des 23 Autrichiens soupçonnés ont reconnu détenir des photos ou vidéos de pornographie infantile, ce qui a donné lieu à la saisie de 31 ordinateurs de bureau, 7 ordinateurs portables, 23 disques durs amovibles et plus de 2 000 autres supports contenant des images prohibées.

La possession de matériel contenant de la pornographie impliquant des enfants de moins de 14 ans est passible, en Autriche, d'une peine de deux ans de prison, tandis que ceux qui auraient simplement redistribué une partie de ce matériel encourent quant à eux jusqu'à trois ans de prison.

Sources

Sources anglophones
Source francophone
  • ((fr)) – Lefigaro.fr avec AFP« L'Autriche met au jour une vaste affaire de pédophilie ». Lefigaro.fr, 7 février 2007.