Deux grands quotidiens anglophones jugent très sévèrement le bilan de Jacques Chirac

Publié le 31 décembre 2006
Deux grands quotidiens de langue anglaise, The Washington Post et The Independent, jugent très sévèrement le bilan politique de Jacques Chirac, à la tête de l'État français.

Selon John Lichfield, outre ses quarante années de carrière politique confuse, le bilan de ses 12 ans à l'Élysée serait calamiteux.

The Independent estime aussi qu'après l'accession de Jacques Chirac au pouvoir, « Onze ans et sept mois plus tard, la France est exactement dans le même état qu'en 1995. Sauf qu'entre-temps la santé de la démocratie française a décliné et que le cynisme et l'attrait pour les voies sans issue de l'extrême droite et de l'extrême gauche se sont renforcés. »

Bien qu'il ait eu le courage et la clairvoyance de s'opposer à l'invasion de l'Irak en 2003, le reste de sa politique étrangère s'est montrée incohérente, estiment ces deux quotidiens.

The Washington Post conclut de la manière suivante : « Beaucoup d'analystes considèrent que sa présidence s'est terminée en mai 2005, lorsque les électeurs français ont rejeté la Constitution européenne. (...) Jacques Chirac est certes resté aux commandes mais est devenu un canard boiteux. De surcroît, le « malaise français », le sentiment que les jours de gloire du pays appartiennent au passé, a fini par être associé à son nom. Que Chirac soit victime des circonstances ou qu'il en ait été l'architecte, de toute façon il en paie aujourd'hui le prix fort »

Outre ces deux quotidiens, dans le Courrier International, Eduardo Dâmaso a jugé quelques mois auparavant l'action du président de la République française. Il le qualifie de « un chef d’État qui a transformé le présidentialisme français en une monarchie de plus en plus décrépite et discréditée. » Peu avant, il écrivait : « Il n’est pas seulement un dinosaure s’avançant péniblement vers sa fin, accroché au pouvoir et incapable de sortir son pays de la spirale de discrédit dans laquelle il est plongé. Jacques Chirac EST la véritable tragédie française. »

Sources