Deux sondages donnent le « non » gagnant au référendum néerlandais

Publié le 25 avril 2005
Pour la première fois depuis qu'a été fixé au 1er juin 2005 le référendum consultatif néerlandais sur la ratification du Traité instituant une Constitution pour l'Europe, deux sondages consécutifs annoncent une possible victoire du « non » lors de la consultation.

Premier sondage

Le premier sondage, réalisé par l'institut Maurice de Hond pour le compte de la chaîne de télévision publique NOS et publié samedi 23 avril, indique que, sur 32 % des personnes certaines d'aller voter, 52 % auraient l'intention de voter « non » tandis que 48 % opteraient pour le « oui ».

Parmi les motivations des personnes ayant l'intention de voter « non », 61 % estiment que « l'Europe apporte aux Pays-Bas plus d'inconvénients que d'avantages » (De EU geeft Nederland meer nadelen dan voordelen), 47 % désapprouvent l'élargissement de l'Union européenne en général (Omdat ik tegen de uitbreiding van de UE ben tot 25 of meer landen) et 41 % désapprouvent la perspective d'une éventuelle adhésion de la Turquie à l'Union (Omdat ik tegen de toetreding van Turkije ben tot de EU).

La répartition des intentions de vote par préférence partisane (se basant sur les dernières élections de 2003) est intéressante en ce qu'elle montre un éventail d'opinions négatives très large :

  • 78 % pour les électeurs du parti socialiste (SP, Socialistische Partij)
  • 53 % pour les électeurs du Parti populaire libéral et démocrate (VVD, Volkspartij voor Vrijheid en Democratie)
  • 51 % pour les électeurs du Parti du travail (PvdA, Partij van de Arbeid)
  • 41 % pour les électeurs de la Gauche verte (GrLnks, GroenLinks)
  • 38 % pour les électeurs de l'Appel chrétien-démocrate (CDA, Christen-Democratisch Appèl)
  • 18 % pour les électeurs de D66 (D66, Democraten 1966)

Cette répartition est toutefois incomplète.

Second sondage

Le second sondage indiquant un possible victoire du « non » prévoit quant à lui un score encore plus large pour le « non ». En effet, selon ce sondage, réalisé par l'institut IPP auprès d'un large échantillon de 7 500 personnes, le « non » pourrait atteindre le score de 58,2 %, devançant largement le « oui » crédité de seulement 41,2 %.

Enquêtes précédentes

Cette tendance est d'autant plus surprenante, à première vue, qu'un précédent sondage publié le 22 avril et réalisé par l'institut Interview-NSS pour le compte de NOVA pronostiquait encore, comme tous les sondages précédents, une large victoire du « oui », de l'ordre de 64 %, face au « non » crédité de 36 % seulement.

Conséquences possibles

Les deux principaux partis néerlandais, les chrétiens-démocrates (CDA, Christen-Democratisch Appèl) principal parti de la coalition de centre-droit au pouvoir, et les travaillistes (PvdA, Partij van de Arbeid), principal parti de l'opposition de centre-gauche, ont fait savoir que, si la participation au référendum du 1er juin dépassait les 30 % et se soldait par une victoire du « non », ils entendaient tenir compte du résultat du vote consultatif du 1er juin et voter dans le même sens lors du vote de ratification par voie parlementaire.

Note

Les électeurs néerlandais, lors de la consultation du 1er juin, devront répondre à la question suivante : Bent U voor of tegen instemming door Nederland met het verdrag tot vaststelling van een grondwet voor Europa?, soit à peu près « Êtes-vous pour ou contre la ratification par les Pays-Bas du Traité instituant une Constitution pour l'Europe ? »

Sources

Sources francophones
Source néerlandophone