Diplomatie en ordre dispersé autour de la crise somalienne

Publié le 30 décembre 2006
Les milieux diplomatiques internationaux ont fait entendre, durant toute la semaine, une certaine variété de points de vue autour de la crise en Somalie, après l'entrée en guerre effective, dimanche dernier, de l'Éthiopie aux côtés des troupes fidèles du gouvernement transitoire d'Ali Mohamed Gedi, face à l'Union des tribunaux islamiques (UIC) qui, jusqu'au vendredi 29 décembre 2006, contrôlaient Mogadiscio, capitale de la Somalie.

L'Union africaine, par la voix d'Alpha Oumar Konaré, ancien président du Mali et actuel président de la Commission de l'UA, a ainsi appelé l'Éthiopie à « retirer sans délai ses troupes du territoire somalien », mercredi 27 décembre, après une rencontre à Addis Abeba entre une délégation de son organisation (qui groupe la plupart des États du continent africain) et des délégations de la Ligue arabe et de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD, organisation régionale groupant sept pays de l'Est africain, dont la Somalie, l'Éthiopie et le Kenya).

Les trois organisations ont d'autre part demandé au Conseil de sécurité de l'ONU de passer une résolution visant à l'envoi d'une force de maintien de la paix en Somalie, ce qui constituait, depuis des mois, une revendication du gouvernement transitoire de M. Gedi, alors réfudié dans la ville de Baidoa, et qui était contesté par l'Union des tribunaux islamiques.

Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est effectivement réuni dans la soirée de mercredi, entendant un rapport de François Lonseny Fall (ancien ministre des Affaires étrangères et ancien Premier ministre de la Guinée), s'exprimant en tant que représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, mais cette réunion n'a débouché sur aucune prise de décision concrète, alors même que le Conseil avait précédemment rendu, le 6 décembre, la résolution 1725, qui faisait reposer la responsabilité et le financement d'une opération de maintien de la paix sur la seule IGAD.

De leur côté, diverses chancelleries européennes, dont celles du Royaume-Uni, de l'Italie et de la Suède, soutenues par la Commission européenne, ont vainement tenté, jusqu'à jeudi, de jeter les ponts d'un dialogue improbable entre le gouvernement intérimaire de M. Gedi et l'Union des tribunaux islamiques. L'avancée des troupes alliées éthiopiennes et somaliennes, puis l'encerclement et la chute de Mogadiscio aux mains du gouvernement internationalement reconnu semblent avoir rendu caducs ces efforts.

Les États-Unis, quant à eux, qui estiment que l'Union des tribunaux islamiques serait liée à la nébuleuse Al-Qaida, ce que l'UIC dément, ont apporté un soutien implicite à l'opération armée de l'Éthiopie en territoire somalien, en constatant que cette intervention fait à la suite d'une requête en ce sens d'une « autorité gouvernementale légitime ».

Sources

Sources anglophones
Source francophone