Dossier:Fusillade de l'Université Virginia Tech

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Fusillade de l'Université Virginia Tech

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Norris Hall, le lieu du massacre de l'Université Virginia Tech.

Publié le 19 avril 2007
La fusillade de l'Université de Virginia Tech, qui s'est déroulée le 16 sur le campus de l'Université de Virginia Tech, à Blacksburg dans l'État de Virginie a fait trente-trois morts dont l'auteur des coups de feu. Cet évènement est le massacre scolaire le plus meurtrier de l'histoire des États-Unis.

Université

Fondée en 1872, la Virginia Polytechnic Institute and State University est située dans les montagnes du sud-ouest de la Virginie, à un peu plus de 250 kilomètres à l'ouest de la capitale de l'État Richmond. Elle est connue pour son école d'ingénieurs et son équipe de football universitaire, les Virginia Tech Hokies. L'État de Virginie autorise la libre vente d'armes aux mineurs de l'âge de 12 ans et plus.

Événements

Les premiers tirs se produisent à 7 heures du matin approximativement (heure locale) au West Ambler Johnston Hall, un dortoir mixte qui héberge huit cent quatre-vingt-quinze étudiants, où deux personnes sont tuées — apparemment, l'amie de cœur du suspect, avec laquelle ce dernier se serait disputé, et un membre du personnel appelé à concilier ceux-ci. Un témoin rapporte avoir entendu une trentaine de coups de feu. Les tirs continuent dans une classe au Norris Hall, un édifice d'ingénierie.

Tous les cours de la journée et du lendemain sont annulés et on demande aux étudiants de demeurer à l'intérieur, loin des fenêtres. En effet, la semaine précédant la fusillade ont eu lieu deux alertes à la bombe à la Virginia Tech : la première au Torgersen Hall et la seconde concernant les multiples bâtiments abritant les classes d'ingénierie. L'université offre cinq mille dollars à la personne qui pourrait fournir des renseignements sur ces alertes. On ne sait toutefois pas si ces dernières sont liées à la tuerie.

De forts vents, produits par une importante tempête sur la côte est, auraient empêché les forces de l'ordre d'utiliser des hélicoptères pour effectuer des évacuations médicales.

Les premiers rapports annoncent un seul mort. Rapidement, le bilan s'alourdit et passe à vingt-deux, puis vingt-trois morts. Le nombre augmente encore quelque temps plus tard. Le chiffre de trente et une victimes est rapporté par l'Associated Press, MSNBC, CNN, CBS, la BBC, NBC, et la SRC, alors que ABC en annonce vingt-neuf. Le président de l'université Charles W. Steger annonce ensuite que la tuerie a fait trente-trois morts. En ce qui concerne les blessés, ils sont au nombre de vingt-neuf pour CNN, vingt et un pour Fox et dix pour la BBC. Parmi ceux-ci, on dénombre deux étudiants qui se sont blessés en sautant d'une fenêtre du troisième étage du West Ambler Johnston Hall afin d'échapper aux tirs.

Chronologie

 
Plan des lieux où se sont déroulés les massacres à l'Université de Virginia Tech.
 
File d'étudiants se rassemblant à l'extérieur de l'Université Virginia Tech après le carnage.
  • 7 h 15 : la police est appelée dans le West Ambler Johnston Hall, l'une des nombreuses résidences universitaires du campus. Un homme et une femme ont été tués par balle.
  • 7 h 30 : deux blessés sont transportés au Montgomery Regional Hospital, l'hôpital le plus proche du campus.
  • 8 h 00 : les cours commencent pour la plupart des quelque neuf mille étudiants qui logent sur le campus et les milliers d'autres venus de l'extérieur. La police fait évacuer la résidence universitaire, fait les premiers relevés d'enquête et commence à interroger les témoins. Pensant que le tireur a quitté le campus, elle choisit, en accord avec l'université, de traiter l'affaire comme un incident isolé.
  • 9 h 26 : un courriel de l'administration annonce aux étudiants que des tirs ont eu lieu dans la résidence universitaire, les invite à la prudence et leur demande de contacter la police s'ils remarquent quelque chose de suspect ou disposent d'information sur l'affaire.
  • vers 9 h 30 : des étudiants présents dans le Norris Hall, un bâtiment abritant les salles de classe des élèves ingénieurs, appellent la police pour signaler des nouveaux coups de feu. Pour une raison indéterminée, un inconnu avance de salle en salle et tue trente personnes dans ce bâtiment avant de se suicider. Selon des témoins, il était de type asiatique et portait une veste noire. Une vingtaine de blessés, dont certains graves, sont transportés dans les hôpitaux de la région. Une quinzaine étaient encore hospitalisés le 16 avril au soir.
  • 9 h 50 : un deuxième courriel annonce : « Un tireur incontrôlé se trouve sur le campus. Restez dans les bâtiments [...] loin des fenêtres. » Les haut-parleurs du campus diffusent un message similaire.
  • 10 h 16 : un troisième courriel annonce l'annulation de tous les cours et demande à ceux qui sont dans le campus de s'enfermer, et à ceux qui sont à l'extérieur de ne pas venir.
  • 10 h 52 : un quatrième courriel annonce qu'il y a « plusieurs victimes » dans le Norris Hall, qu'un tireur a été arrêté et que la police recherche un éventuel second tireur. Les entrées du campus sont fermées. En fait, le tireur s'est suicidé, mais la police a traité sans ménagement plusieurs hommes évacués du Norris Hall, redoutant à chaque fois d'avoir affaire au tireur. De plus, les autorités estiment qu'il est probable mais pas certain que les deux incidents soient liés, et n'excluent donc pas que le tireur impliqué dans la résidence universitaire réapparaisse.
  • Peu après 12 h 15 : le président de l'université, Charles W. Steger, et le responsable de la police de l'université, Wendell Flinchum, annoncent dans une conférence de presse que le bilan dépasse les vingt morts.
  • Dans le courant de l'après-midi, le bilan monte peu à peu jusqu'à trente-trois morts, parmi lesquels le tireur du Norris Hall.

Le tireur

Le tireur, identifié le lendemain comme étant Cho Seung-Hui, un étudiant sud-coréen de 23 ans, s'est donné la mort. Les armes du tireur sont signalées comme pouvant être un pistolet de calibre 9 millimètres| (Glock) et un autre de calibre 22, tous deux retrouvés sur la scène du crime.

Des témoins oculaires ont décrit un jeune homme de type asiatique portant une casquette de couleur marron et un manteau de cuir noir avec un visage impassible ou une veste.

Cho Seung-Hui a écrit ces mots « Ismael-Ax » (Hache d'Ismaël) à l'encre rouge sur son avant bras. Cela pourrait évoquer le commandement fait à Abraham d'immoler son premier fils, Ismaël dans la tradition musulmane, à l'aide d'un couteau ou d'une hache, selon les versions. Il est à noter que dans les traditions juive et chrétienne, c'est Isaac qui devait être immolé par son père. Par ailleurs, écrire à l'encre rouge est très mal considéré dans la culture sud-coréenne, pays dont Cho Seung-Hui a émigré à l'âge de huit ans. Écrire le nom d'une personne à l'encre rouge revient à souhaiter la mort de celle-ci.

Des sources universitaires parleraient d'un second homme arrêté.

Les victimes

La liste des victimes ne comporte pour le moment que vingt trois personnes. Elles sont trente-deux au total sans compter le tireur.

Premiers tirs, dortoir West Ambler Johnston Hall

  • Emily J. Hilscher, 18 ans, étudiante en première année
  • Ryan C. Clark, 22 ans, conseiller se trouvant dans le dortoir au moment des faits

Seconds tirs, bâtiment Norris Hall

  • Liviu Librescu, 76 ans, professeur israélien, maître de conférences en génie mécanique
  • G.V. Loganathan, 51 ans, professeur indien d'ingéniérie civile et de science de l'environnement
  • Kevin Granata, 45 ans, professeur de génie mécanique
  • Christopher Jamie Bishop, 35 ans, professeur de langues étrangères et de littérature (fils de l'écrivain américain Michael Bishop)
  • Jocelyne Couture-Nowak, 49 ans, professeur canadienne de langues étrangères (français, elle est acadienne).
  • Ross Alameddine, 20 ans, étudiant américain en deuxième année
  • Brian Bluhm, étudiant en génie civil
  • Caitlin Hammaren, 19 ans, étudiant en deuxième année de français et de relations internationales
  • Jeremy Herbstritt, 27 ans, étudiant américain
  • Matthew La Porte, 22 ans, étudiant américain en première année
  • Jarrett Lane, étudiant en génie civil
  • Henry Lee, étudiant américain en première année de génie informatique
  • Daniel Patrick O'Neil, étudiant américain
  • Juan Ortiz Ortiz, étudiant portoricain en génie informatique
  • Daniel Pérez Cueva, 21 ans, étudiant péruvien en relations internationales
  • Erin Peterson, 18 ans, étudiant en première année
  • Mary Karen Read, 19 ans, étudiante américaine en première année
  • Reema Samaha, étudiante américaine en première année d'histoire
  • Leslie Sherman, étudiant en deuxième année
  • Maxine Turner, étudiant en génie chimie
  • Rachael Elizabeth Hill, étudiant américaine en première année


 
Les étudiants de Virginia Tech rendant hommage à leur amis disparus durant une vigile de nuit à la chandelle.

Réactions

 
Le Président américain George W. Bush offre ses voeux de sympathie aux étudiants de Virginia Tech suivant son discours à la convocation de l'Université.
  • Le président américain George W. Bush a déclaré avoir été « horrifié » par la tuerie. « Il a été horrifié, et sa réaction immédiate a été une réaction de profonde préoccupation » pour les familles des victimes, les étudiants et le personnel de l'université, a déclaré une porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, très émue. Elle a dit que la Maison Blanche « suivait l'évolution » de la situation. Elle ne s'est pas prononcée sur l'éventualité que M. Bush se rende sur place.
  • Jacques Chirac a « appris avec horreur et consternation la fusillade de l'Université de Virginie » et « adresse au président George W. Bush, aux familles des victimes et au peuple américain l'expression de ses condoléances les plus attristées et de sa totale solidarité ».
  • La chancelière allemande Angela Merkel a fait part aux autorités américaines de « sa consternation » et a « exprimé sa compassion ».
  • La reine Elizabeth II d’Angleterre s’est déclarée « choquée et attristée » en apprenant la fusillade en Virginie. Elle va « continuer à être informée » des suites de la tragédie.
  • Le ministre chinois des Affaires étrangères Liu Jianchao juge cet « incident extrêmement regrettable. Nous sommes choqués par la fusillade et nous exprimons nos profondes condoléances aux habitants de Virginie ». « Quant à savoir si l'agresseur était un étudiant chinois, nous n'avons pas vu ces informations, mais, autant que nous le sachions, l'enquête est en cours et nous ne pouvons pas nous perdre en conjectures », s'est-il borné à ajouter.
  • Le premier ministre australien John Howard rappelle que ses compatriotes ont « vécu des événements terribles à Port Arthur. Mais c'est ce qui nous a conduits il y a onze ans à prendre des mesures pour limiter la vente des armes ». Le 28 avril 1996, l'Australie avait été le théâtre d'une des pires tueries au monde dans la cité de Port Arthur en Tasmanie où un tueur, Martin Bryant, avait abattu trente-cinq personnes. « Nous avons affiché notre détermination pour que la culture des armes à feu, si néfaste aux États-Unis, ne le devienne pas dans notre pays », a ajouté le premier ministre.
  • Le chef de la diplomatie italienne Massimo D'Alema s'est dit « profondément peiné et bouleversé », dans un courrier envoyé à la secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice.
  • Le ministre canadien de la Sécurité publique Stockwell Day assure que « le choc et l'horreur de cet acte ont été ressentis partout » dans le pays. « Au nom du gouvernement du Canada et de tous les Canadiens, je désire présenter nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis des victimes de cette tragédie insensée et souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. » Il a ajouté qu’« en tant que voisins, nous partageons votre tristesse et, en tant qu'amis, nous déplorons ces pertes de vies ».
  • L’Iran « regrette, condamne cet acte et présente ses condoléances au peuple et aux familles des victimes ». Le ministre des Affaires étrangères Mohammad Ali Hosseini souligne qu’un tel acte est « contraire aux valeurs divines et humaines ».

Contexte historique

Avec un bilan annoncé le premier jour s'élevant à trente-trois victimes, incluant le tireur, il s'agit de la fusillade scolaire ayant fait le plus de victimes aux États-Unis, dépassant les quinze morts (incluant les deux tireurs) du massacre du lycée de Columbine de 1999 et les seize morts (incluant le tireur) du Massacre de l'Université du Texas. Seuls les attentats à la bombe qui ont frappé la Bath School à (Bath Township, Michigan) ont causé un bilan plus lourd dans l'histoire des drames s'étant produits en milieu scolaire aux États-Unis.

C'est également la fusillade civile la plus meurtrière de l'histoire des États-Unis, devançant les vingt-quatre morts du « Luby's massacre » de 1991.

Voir aussi

Liens internes


  Wikimedia Commons possède des documents sur : Fusillade de l'Université Virginia Tech.

Liens externes

Sources