Escalade antinucléaire sur le toit du siège de Siemens

Publié le 10 mars 2006
Action commune du Réseau "Sortir du nucléaire" (France) et de Robin Wood (Allemagne) contre l'EPR sur le toit du siège de la multinationale nucléaire Siemens (qui détient 1/3 de Framatome ANP, constructeur du Réacteur pressurisé européen (EPR)

"20 ans après la catastrophe de Tchernobyl, Siemens n’a toujours pas tiré de conclusions. Nous n’avons pas besoin de nouvelles centrales nucléaires en Europe, au contraire, il faut développer les énergie renouvelables", a expliqué Hanna, une militante de Robin Wood. Tandis que Cécile, sa camarade du Réseau Sortir du Nucléaire déclarait : "Le lobby nucléaire fait des affaires dans le monde entier, la radioactivité ne connaît pas de frontières, c’est pourquoi notre résistance doit dépasser les frontières". À travers cette action, il s’agissait aussi d’attirer l’attention sur la grande manifestation internationale contre l’EPR qui aura lieu à Cherbourg le 15 avril prochain.

Escalade militante sous la neige

Les activistes sont montés - malgré les tourbillons de neige incessants - sur le toit de l’entrée du quartier général de Siemens à Hambourg pour y tendre une banderole sur laquelle était inscrit "Stopp EPR - Siemens Boycot". Des fûts peints du trèfle radioactif ont été disposés devant l’entrée pendant que deux autres activistes ont escaladé des poteaux électriques et ont tenté de suspendre une autre banderole sur laquelle était écrit Für unser Recht auf Leben ! Abschalten statt Atome spalten (Pour notre droit à la vie ! Arrêter les centrales au lieu de séparer les atomes). L’escalade des poteaux s’est cependant révélée très difficile à cause de la météo exécrable et du poids de la banderole à suspendre (environ 15 kg). De plus, la police arrivée sur les lieux au bout de quelques minutes, a empêché le bon déroulement de l’action en saisissant du matériel.

Le toit de l’entrée était lui aussi extrêmement glissant, si bien qu’il était difficile de tenir debout dans se laisser emporter par le vent. La police a demandé aux militants de descendre, mais personne n’y a prêté attention. Les manifestants ont dû faire un cours de droit et expliquer que la manifestation n’était certes pas déclarée, mais tant qu’elle n’était pas dissoute, elle était légale.

La télévision locale et une agence de presse avaient fait le déplacement. Au bout d’une heure et demie, les militants sont redescendus de leurs perchoirs respectifs. La police a procédé à un contrôle d’identité. Si Siemens dépose une plainte, il leur sera reproché violation de propriété privée. Le groupe tire cependant un bilan très positif de l’action. Le message est passé et Siemens, semble sérieusement agacé par cette petite action. Lars Kläschen, le porte-parole de Siemens a en effet tenté de démentir les affirmations des militants face à la presse : "Depuis déjà quelques années, nous ne participons plus directement aux affaires dans le domaine du nucléaire". Mais selon les activistes, l’entreprise fait des affaires dans le nucléaire, puisqu’elle détient par exemple 1/3 des parts du capital consortium AREVA NP (Nuclear Product) ex Famatome ANP.

Sources