France : Manuel Valls propose la suppression du 49.3

Publié le 17 décembre 2016
Dans le cadre des primaires socialistes visant à désigner un candidat à l'élection présidentielle, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a proposé la suppression de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution française. Il souhaite toutefois pouvoir le conserver pour le vote de la loi de finance.

Manuel Valls en 2015.
Une proposition qui surprend

Alors que la liste définitive des candidats autorisés à concourir à la primaire présidentielle socialiste sera connue ce samedi 17 décembre 2016, l'ancien Premier Manuel Valls tente de convaincre les électeurs potentiels. Il a proposé le 15 décembre la suppression de l'article 49 alinéa 3 de la Constitution française qui permet à un gouvernement de faire adopter une loi sans vote au Parlement, à condition qu'aucune mention de censure ne soit adoptée par les députés. Il propose toutefois de garder cette possibilité pour voter le budget du pays. La proposition a immédiatement suscité de nombreuses critiques, alors que Manuel Valls lui même a utilisé cet article six fois durant ses fonctions. Il avait alors été vivement critiqué par une partie du groupe socialiste à l'Assemblée et les manifestants anti-loi travail dans la rue. Pour le député Yann Galut, soutien de Benoît Hamon à la primaire, le « candidat Valls s'est trompé d'agenda. Il se croit le 1er avril en annonçant la suppression du 49-3 dont il a tant abusé »

Une lutte pour mener le Parti socialiste

Depuis son entrée en campagne, Manuel Valls a modifié plusieurs des positions qu'il défendait étant Premier ministre, dans le but d’adoucir son image « droitière » au sein du Parti socialiste. Il a ainsi commencé sa campagne en appelant au rassemblement de toute la gauche après avoir théorisé les « deux gauches irréconciliables ». Il dit pourtant assumer pleinement son bilan à la tête de la France avec François Hollande. Selon les estimations des instituts de sondages, Valls serait en position de force au premier tour des élections primaires, mais peine à rassembler lors du second tour. Il fait alors quasiment jeu égal avec Arnaud Montebourg. Le scrutin sera alors l'occasion d'estimer le poids des différents courants idéologiques au sein des sympathisants socialistes. Alors que Manuel Valls, Vincent Peillon, Jean-Luc Bennahmias, Sylvia Pinel et François de Rugy sont plutôt proches de la ligne incarnée par François Hollande depuis cinq ans, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg et Gérard Filoche dénoncent le virage libéral du pouvoir.

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