France : la récession de 2020 sera celle de 1945


Publié le 7 avril 2020
Après vingt-et-un jours de confinement, le coronavirus continue sa progression en France. Au total, depuis le 24 janvier, plus de 74 390 personnes sont ou ont été contaminées et parmi elles, 8 911 sont décédées a annoncé lundi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire

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Fin mars, l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) avait mesuré que l'activité économique ne tournait qu’au deux tiers et avait estimé qu’un mois de confinement coûterait 3 points de PIB (produit intérieur brut).

Depuis, les chiffres d’affaires sont en berne. Le marché automobile a chuté de plus de 72% et les constructeurs ont fermé de nombreuses usines : « C’est historique. On n’a jamais eu une baisse comme celle-là », a affirmé le porte-parole du CCFA (comité des constructeurs français d’automobiles).

Beaucoup de grands groupes ont gelé leurs objectifs, et la plupart des commerces non alimentaires ont dû baisser le rideau. L’assureur-crédit Coface a annoncé lundi une augmentation de 15% du taux de défaillance d’entreprises, ce qui représente 58 000 entreprises au tapis. Près de 600 000 entreprises ont demandé l'aide du fonds de solidarité et 400 000 l'aide du dispositif de chômage partiel pour 4 millions de personnes dont le coût colossal est supérieur aux 8,5 des 345 milliards d’euros mobilisés par l'État déjà surendetté, pendant que certains employeurs profiteraient de mettre leurs salariés au chômage tout en leur demandant de faire du télétravail.

Voulant « éviter le naufrage », le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire a annoncé une récession noire de l’économie française pour 2020 égale à celle de 1945, avec un taux de croissance « vraisemblablement très au-delà des -2,2% » voire pire que-2,9%, « le plus mauvais qui ait été fait par la France depuis 1945, c’est en 2009 après la grande crise financière de 2008. » Ou même jusqu'à -20 %, comme à « l'époque de la grande dépression de 1929-1933 », prévient l’économiste Fabien Tripier.

Plus le confinement va durer, plus la crise économique sera violente.

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