France : le nouveau porte-avions sera mis à la mer en 2036

« PANG » : lancé comme un coup de fusil, cet acronyme annonce le « Porte-Avions de Nouvelle Génération », successeur annoncé du "Charles de Gaulle", dont le désarmement est prévu à l'horizon 2040.

Le Charles de Gaulle est, actuellement, le seul navire de surface à propulsion nucléaire d'Europe occidentale.

Publié le 6 juin 2020
Avec l'abandon du projet PA 2 en 2012, la marine française s'est résignée à n'avoir qu'un seul porte-avions. Mais le Charles de Gaulle, dont le second arrêt technique majeur s'est achevé en 2018, a déjà vingt-cinq ans, et le remplacer va demander plusieurs années d'études et de construction. En octobre 2018, la ministre française des Armées, Florence Parly, a donc lancé une série d'études préliminaires qui devaient permettre de présenter au président de la République les différentes options envisageables, notamment en matière de propulsion et d'architecture. Ces études sont désormais terminées, et le président de la République devrait rendre ses arbitrages à l'occasion d'un conseil de Défense au début de l'été.

Une taille revue à la hausse

Le nouveau porte-avions devrait être — beaucoup — plus imposant que son prédécesseur : 70 000 tonnes de déplacement contre 42 500 tonnes « seulement » pour le Charles de Gaulle, soit une augmentation de plus de 60 %. De quoi rivaliser avec les porte-avions britanniques de classe Queen Elizabeth, ou encore le Shadong de la République populaire de Chine. Bien évidemment, il n'y a pas que la taille qui compte, et les dimensions du prochain porte-aéronefs français ont été dictées par les besoins inhérents au développement du système de combat aérien du futur (SCAF), en collaboration avec l'Allemagne et l'Espagne.

Une propulsion nucléaire

La propulsion classique a longtemps eu les faveurs de la DGA, notamment pour des raisons de délai. Puisque la Marine voulait un porte-avions rapidement, il était préférable qu'il utilise une propulsion classique, bien plus facile et rapide à mettre en œuvre. Mais les choses semblent avoir basculé en quelques mois : le PANG sera plus gros que le Charles de Gaulle, donc nécessairement plus gourmand en énergie. Une propulsion classique contraindrait le futur navire amiral de la Marine à des ravitaillements plus fréquents que le Charles de Gaulle, qui ne ravitaille que pour le carburant aviation et la nourriture : le nucléaire s'imposerait donc comme une évidence. Reste à savoir si le réacteur K15, qui équipe tous les bâtiments de la marine française, saura répondre aux besoins en énergie d'un navire de cette taille.

Un groupe aéronaval ultramoderne
La maquette du NGF présentée lors du salon du Bourget en 2019

Bien qu'il soit vraisemblable que le PANG accueille dans un premier temps des chasseurs Rafale, il sera avant tout conçu et pensé pour être le vecteur du New Generation Fighter, le chasseur du programme SCAF, et pour permettre le déploiement de drones de combat, ce qu'aucune marine n'est en mesure de faire actuellement. Exception faite de la France, donc, seuls les États-Unis travaillent sur ce type d'interopérabilité.
Autre innovation, un peu contrainte, celle-ci : les États-Unis, qui fournissent à la France les catapultes de tous ses porte-avions, ont choisi de délaisser les catapultes à vapeur au profit d'un système de catapultage électromagnétique, plus léger, plus puissant et d'une utilisation plus souple. La France n'aura pas d'autre choix que de s'adapter à ce changement : on peut donc aisément imaginer que le PANG sera équipé du même système EMALS que les derniers porte-avions américains.


Le président de la République devrait apporter dans les prochaines semaines des réponses aux nombreuses questions que se posent les experts à propos du Porte-Avions de Nouvelle Génération, dont les essais à la mer sont prévus pour 2036, et que tout le monde désigne déjà sous cet acronyme percutant : « PANG » !

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