France : proclamation d'un Conseil National de Transition

Publié le 15 juillet 2015
Environ trois cent personnes se sont rassemblés hier à Paris, « au nom du peuple souverain », pour « reprendre la gouvernance du pays ». Par un appel lancé le 18 juin, des citoyens lambda se sont rassemblés pour proclamer la naissance d’un Conseil National de Transition (CNT). Ce groupe formé de citoyens volontaires proclame représenter la seule autorité légitime de la nation.

Drapeau de la République française.

Les français avaient rejeté par référendum le projet constitutionnel européen de 2005. Cette décision avait été contournée deux ans plus tard par la ratification d’un nouveau traité, sans que le peuple soit consulté. Le CNT fait, cependant, abstraction du programme présidentiel de Nicolas Sarkozy où celui-ci annonçait son intention de ratifier un nouveau traité par voie parlementaire[1] et de sa mise en œuvre après une élection remportée à près de 53,06 % des voix[2]. Considérant la « souveraineté du peuple » comme « inaliénable et imprescriptible », le CNT estime que les responsables censés le représenter se seraient rendus complices de haute trahison.

Le CNT avance que la présidence de la République, les gouvernements successifs, et les parlementaires (Assemblée nationale et Sénat) seraient depuis 2007 illégitimes au regard du peuple souverain. Et c’est dans cette démarche citoyenne que le CNT envisageait de prendre symboliquement ses fonctions le 14 juillet 2015.

L’information, reprise par un blog du journal Le Monde et Le Figaro, n’a suscité aucun commentaire officiel[3],[4]. Ni l’Élysée, ni Matignon, ni le Palais du Luxembourg ne semblent avoir été approchés. Seules quelques personnes auraient été arrêtées aux alentours du Palais Bourbon. La journaliste Ornella Guyet, cité par les deux médias, estime que ce « mouvement est sans espoir » et que « pour des gens qui entrent en politique, qui sont un peu perdus, il y a des risques qu'ils se tournent vers ce genre de mouvements qui présentent de prime abord certains aspects sympathiques et attrayants, mais qui sont potentiellement des portes d'entrée vers l'extrême droite ». Pour sa part, le journal Le Figaro qualifie ce rassemblement d'« hétéroclite qui diffuse des théories complotistes »[5].

Le Figaro rapporte que les trois cent participants auraient été interpellés, le rassemblement n'ayant pas été déclaré en préfecture. L’initiateur, Éric Fiorile, s’était présenté comme simple porte-parole sans toutefois faire le moindre commentaire pendant ou après ledit rassemblement.

Notes

Sources

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