France : remaniement du gouvernement Élisabeth Borne

Publié le 24 juillet 2023
Le 20 juillet 2023, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont ajusté le gouvernement. Ce remaniement ministériel intervient pendant la troisième période de vacances scolaires, à la suite des émeutes consécutives à la mort de Nahel Merzouk. Le nouveau gouvernement respecte les équilibres de genre : pour 41 membres, on compte 21 femmes et 20 hommes.

Portrait d'Élisabeth Borne publié en 2022 sur le site du gouvernement.

Qu'est-ce qui change ? modifier

Au total, en comptant la Première ministre Élisabeth Borne, qui reste à son poste, le gouvernement est composé de 41 membres ; 16 ministres, 15 ministres délégués et 9 secrétaires d'État ont été nommés. Les changements sont les suivants :

  • 3 ministres changent de poste :
    • Gabriel Attal, ancien ministre délégué chargé des Comptes publics, succède à Pap Ndiaye au ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, ;
    • Bérangère Couillard, ancienne secrétaire d'État chargée de l'Écologie, succède à Isabelle Lonvis-Rome en tant que ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations ;
    • Sarah El Haïry, ancienne secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel, succède à Bérangère Couillard en tant que secrétaire d'État chargée de la Biodiversité.
  • 8 personnes entrent au gouvernement :
    • Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, succède à Jean-Christophe Combe en tant que ministre des Solidarités et des Familles, ;
    • Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet d'Élisabeth Borne, succède à François Braun en tant que ministre de la Santé et de la Prévention, ;
    • Thomas Cazenave, député et conseiller municipal de Bordeaux, succède à Gabriel Attal en tant que ministre des Comptes publics ;
    • Philippe Vigier, député et membre de la délégation aux Outre-mer à l'Assemblée nationale, succède à Jean-François Carenco en tant que ministre délégué chargé des Outre-mer, ;
    • Sabrina Agresti-Roubache, députée et conseillère régionale de Provence-Alpes-Côte d'Azur, est nommée secrétaire d'État chargée de la Ville ;
    • Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, est nommé ministre délégué chargé du Logement ;
    • Fadila Khattabi, députée et présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale, succède à Geneviève Darrieussecq en tant que ministre déléguée chargée des Personnes handicapées ;
    • Prisca Thévenot, porte-parole des députés Renaissance, succède à Sarah El Haïry en tant que secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel.
Emmanuel Macron en 2023.

Pourquoi ce remaniement ? modifier

Après avoir maintenu Elisabeth Borne à son poste de Première ministre, Emmanuel Macron lui avait demandé de proposer quelques ajustements au sein du gouvernement. Des changements que le Président a validés le jeudi 20 juillet 2023.

Emmanuel Macron s'est exprimé lors du conseil des ministres qui s'est tenu le lendemain, le 21 juillet 2023, en expliquant ce changement comme le choix de « la continuité et l'efficacité pour les temps qui viennent ». « Vous avez traversé les budgets, la réforme des retraites, des textes importants en matière d'énergie et d'économie et puis mis en œuvre la feuille de route des 100 jours. […] C'est pourquoi j'ai choisi la continuité et l'efficacité pour les temps qui viennent et qui s'ouvrent devant nous », a déclaré le président de la République française. En « réaffirmant avec clarté ma confiance à la Première ministre, celle-ci a fait le choix de proposer huit nouveaux ministres que je remercie pour leur engagement et leur présence […] aujourd'hui », a-t-il ajouté. En nommant Aurore Bergé ministre des Solidarités et des Familles, par exemple, Emmanuel Macron récompense son implication pendant la réforme des retraites.

S'adressant aux nouveaux ministres, Emmanuel Macron leur a demandé d'être « exemplaires » et d'agir « toujours avec la plus grande dignité ». « Être ministre ça n'est pas parler dans le poste, c'est mettre en œuvre des décisions qui correspondent à une stratégie. ». De plus, il veut que le gouvernement puisse « projeter le pays vers une fierté inédite ». « Nous devons être exemplaires et donner fierté et espoir au pays. ».

Selon Virginie Martin, « il y avait besoin d’ajustements » modifier

La politologue et professeure chercheuse française Virginie Martin rappelle que « Il y avait besoin d’ajustements. Emmanuel Macron est obligé de se séparer de Marlène Schiappa, par exemple. Au sein même du gouvernement, ça grinçait des dents. Certains commencent à voir 2027 poindre, les européennes... L'idée c'est probablement de faire passer les soucis sous le tapis maintenant, pour ne pas qu'ils ne lui reviennent comme un boomerang à l'automne. ».

L'opposition pas convaincue modifier

La députée de La France insoumise, Manon Aubry déclare : « Un remaniement à mourir d'ennui : convulsion médiatique d'une macronie rabougrie qui envoie ses derniers fidèles, sans horizon politique. Pap Ndiaye sacrifié pour outrage à Bolloré et en gage à l'arc réactionnaire. Bref, l'enjeu n'est pas là mais de savoir qui les remplacera. ».

L'élu du Rassemblement national, Philippe Ballard déclare : « Remaniement ? Rien de nouveau, des clones remplacent des clones... ce sera toujours la même politique. ».

Le harcèlement scolaire, une priorité de Gabriel Attal modifier

Lors de la passation des pouvoirs, le nouveau ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal (qui succède à Pap Ndiaye), a annoncé que la lutte contre le harcèlement scolaire sera l’une de ses priorités : « La lutte contre le harcèlement scolaire est une exigence morale absolue. [...] Comment accepter que des enfants se donnent la mort à cause de ce qu’ils vivent à l’école ? […] Le défi est colossal. ».

Sources modifier

 

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