France : un professeur menacé de mort par une collégienne pour avoir montré des caricatures

Publié le 23 janvier 2025
Une élève de 13 ans à menacé de mort son professeur d’histoire-géographie dans un collège du pays de Montbéliard dans le Doubs pour avoir montré des caricatures de Charlie Hebdo pendant un cours d'éducation civique.

Vue de Montbéliard.
Source : Espirat.

Le professeur a porté plainte contre la collégienne qui est poursuivie pour le chef d’accusation de « menace de mort ». L’établissement scolaire a fait un signalement à la justice.

L’élève est actuellement exclue temporairement de son établissement scolaire en attente de son conseil de discipline.

Le professeur d’histoire-géographie abordait dans son cours des caricatures politiques et religieuses de Charlie Hebdo dans le cadre d’un cours à une classe de 4e le 8 janvier dernier, mais l’élève qui a proféré la menace n’a pas réagi et a laissé le cours se poursuivre.

Une semaine plus tard, la collégienne a pris l’initiative d’aller voir son professeur à la fin du cours, pour lui dire qu’un lycéen allait venir le tuer pour avoir montrer des caricatures selon le procureur de la République Paul Édouard Lallois.

Placement en garde-à-vue de la collégienne

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Suite à ses propos, l’élève a été placée en garde-à-vue le 17 janvier et est poursuivie pour « menace de mort sur une personne chargé d’une mission de service public » et sera entendu par un juge en février.

Elle affirme lors de sa garde-à-vue, que ses propos n’étaient pas sérieux, mais une « plaisanterie » de sa part. Selon le procureur, la jeune élève n’a pas nié et a immédiatement reconnu les faits et a exprimé des regrets.

Le procureur de la République, quant à lui, a pris au sérieux les propos de la jeune fille, estimant qu’elle a créé un « sentiment de terreur chez l’enseignant ». Il précise que la jeune fille est « sans histoire, (…), sans difficulté sur le plan scolaire, ni en dehors », il affirme qu’il n’y a aucun soupçons de radicalisation, mais qu’il fallait réagir rapidement sur le plan pénal.

  J’estime que la teneur des propos, dans ces circonstances-là, est de nature à induire un sentiment de terreur chez l’enseignant qui les reçoit  

— Paul Édouard Lallois, procureur de la République

Mesures de protection pour le professeur

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La ministre de l’Éducation, Élisabeth Borne a précisé la possibilité d’enclencher plusieurs mesures, telles que la possibilité de tenir un conseil de discipline, de prévoir des mesures conservatoires à l’encontre de l’élève et d’une protection fonctionnelle pour le professeur pouvant s’étendre à la famille si nécessaire.

Réactions

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De son côté, l’Association Professeurs Histoire et Géographie (APHG) apporte son soutien au professeur victime de menace et rappelle l’importance de la liberté pédagogique des enseignants.

« L’APHG apporte son soutien à ce collègue et condamne les menaces de mort qui lui ont été adressées. Elle rappelle son attachement à la liberté pédagogique, donnant le droit aux enseignants de montrer des caricatures en classe »

— Communiqué de l’APHG

La mère de la jeune fille parle d’une « mauvaise blague » et ne cautionne pas les propos tenus par leur fille. Les parents disent avoir expliqué que cela n’était pas un sujet sur lequel il était possible de blaguer, méritant punition.

« On lui a bien fait comprendre que même si c’était une blague, ce sont des choses qui ne se font pas. Elle est punie quelque part. J’aurais préféré qu’elle ait plusieurs heures de colle, et même faire une rédaction sur les conséquences de ce genre de mots, de phrases pour la faire réfléchir à sa bêtise »

— Famille de la collégienne


Sources

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