Fraude monumentale à la Société Générale

Publié le 25 janvier 2008
La Société Générale a révélé hier une fraude massive qui lui aurait coûté la somme de 4,9 milliards d'euros. Selon la banque française, la perte en question serait le fait d'un « trader » de 31 ans qui aurait profité d'une connaissance « aussi intime que perverse des procédures de contrôle pour dissimuler ses positions » . La perte serait due à des activités dans les dérivés d'actions.

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Tour de la Société Générale à La Défense

L'employé fautif a été mis à pied et fait l'objet d'une plainte pour « faux en écritures de banque, usage de faux et intrusions informatiques ».

Cette version est néanmoins contestée par le monde des économistes et des analystes. La plupart estime qu'une telle fraude massive ne peut pas être le fait d'une seule personne. Selon Elie Cohen directeur de recherche au CNRS, « Cela semble un peu gros que pendant toute une année on puisse dissimuler une telle perte ». Cette position est confirmée par d'autres analystes qui trouvent bizarre qu'une seule personne qui, de surcroît n'avait pas de grandes responsabilités au sein de la banque, puisse provoquer, à elle seule, ce trou. Selon Marc Touati, économiste chez Global Equities, la Société Générale serait en train de « charger un pauvre bougre pour faire passer des pertes qui se sont accumulées au sein de la crise des “subprimes” ».

Même son de cloche pour Peter Cardillo, analyste à Avalon Partners à New-York, jugeant peu probable la version officielle à moins de se nommer Einstein.

Cependant, le Gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, soutient la thèse de la Société Générale. Il s'est déclaré certain qu'il ne s'agissait pas de masquer la perte financière lors de la crise des « subprimes » et que la perte n'était pas imputable à la banque.

Le Parquet de Paris[1], saisi aussi de la plainte, a précisé que « le délit imputé à Jérôme Kerviel n'était pas automatiquement constitué. Le trader est payé pour acheter et vendre et le seul fait qu'il ait perdu, même des sommes importantes, ne le désigne pas comme coupable »

Notes

Sources