Gilets jaunes : lundi 14 janvier 2019

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Publié le 14 janvier 2019
Cette journée des « Gilets jaunes » du lundi 14 janvier 2019 est la 59ème journée qui fait suite à la journée du 13 décembre, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Dans la nuit de dimanche 13 à lundi 14 janvier, plusieurs radars ont été neutralisés comme à Saint-Restitut sur la D 59 ou à Cornil (Corrèze) devant le tunnel.

À Fauguerolles, (Lot et Garonne), un radar a encore été vandalisé.

À Gonfreville-l’Orcher (Haute-Normandie), suite à la découverte vers minuit de l'inscription sur un totem, du mot « ACAB » signifiant « All Cops Are Bastards », au niveau du rond-point des Huit-Fermes, les policiers ont fait enlever cette inscription et au moins une personne a été interpelée puis placée en garde à vue.

Sur les réseaux sociaux, une vidéo circule depuis samedi, montrant des groupes de Gilets-Jaunes de Toulouse qui reçoivent des bombes lacrymogènes lancées en cloches, par, selon eux, un hélicoptère au-dessus de la place. Mais « celles-ci sont bien tirées depuis le sol, et ne "tombent pas du ciel" depuis l'hélicoptère », selon La Dépêche.

La lettre d'Emmanuel Macron aux Français publiée dans les médias hier soir, n’a pas calmé l’ardeur des Gilets jaunes qui ne croient pas au débat. Pire, la lettre a en plus crée des mécontentements notamment sur le quota d'immigration qui a fait réagir plusieurs personnalités comme Pierre Henry, le directeur de France Terre d’asile : « on recommence les enflammades sur un sujet hors sujet ? ».

Dans une interview à L’Opinion TV, le porte-parole des sénateurs LaREM, Julien Bargeton, a demandé : « certains grands pays le font, le Canada, etc. Au fond, la question qui se pose c’est : est-ce que la question des quotas n’est pas une façon de trancher un peu ce sujet ? ». « Les populistes s’appuient beaucoup sur le rejet de l’immigration » pour des raisons « démographiques ce sujet est vraiment posé ».

Le député LREM du Val d'Oise, Aurélien Taché, a twitté que le quota ne doit « pas concerner l’immigration familiale ni le droit d’asile ».

Dès la nuit de dimanche à lundi, en Occitanie, des Gilets jaunes ont décidé d'empêcher les camions de circuler :

  • Lézignan sur l'A61;
  • Toulouse au péage nord sur l'A62 où une cinquantaine de gendarmes ont été déployés;
  • Pamiers au péage sur l'A66.

Vers 7h00, à Vauchelles-lès-Quesnoy (Somme), les gendarmes ont expulsé les Gilets jaunes du rond des Oiseaux situé à la sortie de l’A16, à l'entrée d'Abbeville, sous la présence du préfet de la Somme, Philippe De Mester qui a échangé avec les Gilets jaunes.

Vers 8h00, sur RMC, donnant son avis sur le quota de Emmnanuel Macron, Mounir Mahjoubi a affirmé que « ce débat sur l'immigration est insupportable et insurmontable » « moi je suis favorable à ce que la France accueil ».

Vers 8h30, à Mirecourt (Vosges), le maire Yves Séjourné, Daniel Serdet, adjoint à la sécurité, trois policiers municipaux et une dizaine de gendarmes sont venus signifier l’arrêté préfectoral aux Gilets jaunes qui ont quitté le carrefour de l'Europe. Il ne reste plus rien du campement.

À Rennes, le tribunal administratif a ordonné le départ des Gilets jaunes du rond-point de Pen-ar-Ch’leuz sur la rd112 à l’entrée de Brest que les Gilets jaunes avaient déjà quitté vendredi soir, pour s’installer sur un terrain près du Port de Commerce de Brest.

À Donges (Loire-Atlantique), la cabane du parking près du rond-point du Canon a été démontée mais pas celle des Six-Croix dont le tribunal administratif de Nantes a également demandé sont démantèlement sous peine de faire intervenir les agents de l’ordre.

À Blavozy (Haute-Loire), les Gilets jaunes se sont séparés en deux groupes : un groupe et resté sur le terrain privé face au magasin Kiloutou situé au bord de la RN 88 tandis que l'autre groupe d'une quinzaine de Gjs s'est réinstallé au cœur du giratoire de Blavozy.

À 11h45, dans l'émission La Quotidienne sur France 5, le magistrat Charles Prats a affirmé que en 2011, 10,4% de fraude représente 1,8 millions de faux numéros de sécurité sociale. L'enjeu de cette fraude couterait 14 milliards d’euros par an.

En milieu de matinée, à Peyrehorade (Landes), les gendarmes ont expulsé les Gilets jaunes présents depuis 6h devant l'entrée de l’usine de Monsanto, une personne a été interpellée.

À Paris, sur le perron de l'Élysée, une quinzaine de maires ont apporté les cahiers de doléances représenté par une clé de 50cm de long sur laquelle était gravé « Ma commune est utile, Association des maires ruraux de France » que leur a apporté Emmanuelle Wargon, la copilote du grand débat.

À Versailles, un Gilet jaune a été condamné à 8 mois de prison pour avoir envoyé sur Facebook des messages de menaces contre un policier et des menaces de mort et de viol contre Marlène Schiappa alors que le procureur n'avait requis que trois mois.

À Montceau-les Mines (Saône-et-Loire), le facteur a livré du courrier au campement des Gilets jaunes et qui était adressé aux "Responsables gilets jaunes Pont voie rapide" à l'échangeur du Magny, proche de la RCEA (Route Centre Europe Atlantique).

À Vallet (Loire-Atlantique), à la mairie, devant la présence du maire, les gendarmes ont affirmé aux Gilets jaunes également présents, qu’ils allaient être en conflit avec les agents de l’ordre si ils ne quittaient pas l’aire de covoiturage de Vallet-Mouzillon.

Vers 14h, à Roanne (Loire), une soixantaine de Gilets jaunes se sont rassemblés devant le commissariat pour soutenir un des leurs entendu à l'intérieur par des policiers.

Vers 15h20, à Chazelles (Charente), les policiers ont expulsé une quarantaine de Gilets jaunes qui chantaient Allumez le feu de Johnny Hallyday, après avoir bloqué, une vingtaine de minutes, les voies de la gare SNCF au passage à niveau. À Lorient aussi une quarantaine de Gilets jaunes ont investi la voie ferrée au passage à niveau de Lorient-Centre.

Priscillia Ludosky a mis en ligne sur internet une nouvelle pétition demandant :

  • la mise en place du RIC (référendum d’initiative citoyenne);
  • la baisse des taxes sur les produits de première nécessité (énergie, logement, transports, produits alimentaires, vêtements);
  • la baisse des salaires et retraites des élus et hauts fonctionnaires.

Dans la journée, sur le groupe Facebook « la france en colere !!! », Eric Drouet a publié une lettre intitulée « Communiqué en réponse à la lettre de notre président !!! » qui précise que « Ceci est le seul et unique communiqué officiel rédigé par le groupe facebook : la France en colère !!! Les communiqués faits par la France en colère !!!, doivent uniquement émaner de notre groupe Facebook, ne vous y tromper (sic) pas en vérifiant la source de l'information ». Voulant éviter tout risque préjudiciable juridiquement pour son jugement prochain le 15 février, Eric Drouet a démenti sur Facebook « les communiqués » de la page "La France En Colère" qui a le même nom que le groupe d'Eric "la france en colère !!!". Eric a fait une capture d'écran de la page de Priscillia Ludosky qu'il a tagué par un "FAUX" transversal rouge avant de le publier sur sa page.

Vers 15h50, Priscillia a écrit puis effacé un post disant qu'après qu'elle ait vu la publication dans laquelle Eric Drouet a qualifié de "FAUX" un communiqué que « nous avons rédigé » suite à l'annulation du rdv avec la présidente de la commission Chantal Jouanot, qu'elle ne travaillait plus « avec Éric Drouet ».

Vers 16h27, dans une vidéo Facebook, Eric Drouet a répondu qu'il a démenti les communiqués du groupe de Priscillia par crainte d'être condamné à de la prison ferme le 15 février suite aux incriminations du gouvernement à son encontre pour les manifestations non-déclarées de mercredi 2 janvier à Paris et de samedi dernier à Bourges (d'après Maxime Nicolle, si la manifestation n'a pas été déclarée, la préfecture en a été prévenue).

Vers 16h33, Eric Drouet a écrit sur Facebook qu'il espère que le « nom de la page "La France En Colère" qui a le même nom que le groupe d'Eric "la france en colère !!!" changera » pour lui éviter une « suite préjudiciable juridiquement » pour son jugement prochain le 15 février, et que dans tous les cas, qu'il continuera d'encourager Priscillia.

Vers 17h13, la page Facebook "La france enervée" d'Éric Drouet a lancé un nouvel événement : "Acte 10 : Le Million A Paris !!!!".

Ce soir, à Évreux, plus d'un millier d’élus et d'agents territoriaux ont assisté aux vœux de la bi-présidence, Pascal Lehongre et le ministre de la Cohésion territoriale, Sébastien Lecornu, dans le hall du Département de l'Eure, tandis qu'à l'entrée, une cinquantaine de Gilets jaunes brandissaient leur pancarte « On lâche rien ».

Le soir, à Annonay (Ardèche), des Gilets jaunes se sont vu refuser l’entrée au théâtre pour écouter les vœux de la maire.

Dans la soirée, à ‎Cognac (Charente), lors des vœux à la population du maire Michel Gourinchas, un manifestant a fait une comparaison entre la solution finale contre les juifs et le "gazage" des gilets jaunes ( « nous aussi on a été gazés ! »). Michel Gourinchas a répondu : « sans commentaires, sauf peut-être pour dire l’abject, et que l’indécence s’écrit aussi en jaune ». Recevoir des bombes lacrymogènes en vue d'une dispersion ne saurait revêtir le même sens que celui du zyklon pour tuer.

Vers 19h, à Lyon, pour décider du programme samedi prochain, 500 gilets jaunes se sont réunis à la troisième assemblée citoyenne à la Bourse du travail. Il a en fallu plusieurs votes de la salle pour autoriser les journalistes mais sans micro, ni caméra. Il a été acté entre autre la mise à l'écart des "extrémistes de droite". Une liste de 48 revendications a été votée par ordre de priorité dont "la suppression du Sénat et son remplacement par un parlement de citoyens tirés au sort".

Vers 19h00, dans l'émission Quotidien sur TMC, Azzeddine Ahmed-Chaouch a été dans plusieurs mairies lire les revendications des Gilets jaunes dans les cahiers de doléances notamment à Versailles : « suppression des aides aux divers organismes dit humanitaires qui attirent les migrants, expulser les fichés S étrangers, ils n'ont rien à faire en France » et à Rambouillet « instauration de la peine capitale, exécution par peloton militaire ».

Sur le site internet de Telos, Marine le Pen estime que sur l'immigration son parti diverge avec celui de Jean-Luc Mélenchon qui a été tenté de rompre avec cette idéologie immigrationniste ultraradicale, mais il est coincé par des gauchistes, des communautaristes et des indigénistes qui constituent l'ossature de son mouvement, plus que de son électorat.

Le journal Le Télégramme a interviewé des habitants de la ville de Hennebont (56) qui pensent à fuir le quartier de Kerihouais où bon nombre d’appartements restent vides : « certains refusent les appartements » pourtant attractif : un complexe sportif, un magasin de proximité, un collège, un lycée, une école primaire, mais « la police passe ».

À 21h23, tandis qu'il y a déjà au moins 90 blessés graves, le site internet Arrêt Sur Images a comptabilisé sur les JT seulement 2 sujets sur les violences policières qui ne sont pas traités de la même manière que les violences en marge des manifestations : Christophe le boxeur aura deux fois plus de temps d’antenne, tandis que le geste de Didier Andrieux sera relayé avec circonstances atténuantes et un plus grand empressement. Au contraire, les JT se félicitent d'un système qui "fonctionne bien" tout en plaignant les difficiles conditions de travail des policiers qui s'essoufflent et se mettent en colère.

Vers 22h46, Eric Drouet a écrit sur Facebook qu'il s'excuse « envers » Vécu, le média « si il a cru avoir été écarté d'un sondage que je n'ai même pas géré » ainsi que envers « Priscillia, Fly (Ndlr: Maxime Nicolle) et les autres du groupe original ».

La fondation Jean Jaurès a publié un article intitulé « En immersion numérique avec les « Gilets jaunes » et dans lequel il demande si « Maxime Nicolle ferait-il de l’extrême droite sans le savoir ? ».

Vers 23h31, sur LCI, Yves Thréard, journaliste au Figaro a affirmé que « l'immigration, contrairement à ce qui a été dit, est au cœur aussi de la révolte des Gilets Jaunes : “Nous on est invisible, pendant 30 ans vous vous êtes occupés des minorités, des immigrés ...” et ils disent “Mais occupez-vous de nous maintenant !” ».

Dans Causeur, Régis de Castelnau a dénoncé le manque d'indépendance entre l'exécutif et la justice dont les parquets demandent des peines « folles » et la magistrature distribue ces peines « ahurissantes » : six mois de prison ferme pour avoir partagé un statut sur Facebook, 2 ans et demi fermes, sans avoir été défendu par un avocat, mais selon la présidente du tribunal, cela n’aurait rien changé. Un procureur a organisé une forme de « comité de salut public » chargé de fournir les « charrettes »...

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