Gilets jaunes : lundi 3 décembre 2018

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimedia :

Publié le 3 décembre 2018
Cette journée des « gilets jaunes » du lundi 3 décembre 2018 est la 17ème journée qui fait suite à la journée du 2 décembre, et tout au début, celle du samedi 17 novembre 2018.

Vers 6h00, LCI annonce que d'après l'enquête OpinionWay, 66% des Français soutiennent toujours les Gilets jaunes.

Vers 7h00, en préparant l’émission « Audrey & Co du lundi » qui est diffusée de 10h à 12h, Jacline Gouraud, Gilet jaune « modérée » du Morbihan, affirme que suite aux « menaces » de Gilets jaunes reçue la soirée et la nuit, sa venue à Matignon pour demain mardi après-midi nécessite une protection policière. Elle ne viendra pas à Paris si elle n'est pas protégée par la police. Les dix Gilets jaunes de l'« appel du 2 décembre » du JDD ont reçu des menaces et intimidations qui ne garantissent pas leur sécurité.

Vers 7h50, Christophe Chalençon, l'un des dix Gilets jaunes de l'« appel du 2 décembre » du JDD, a réclamé sur Europe 1, à titre personnel, la démission du gouvernement d'Edouard Philippe et la nomination du général de Villiers à sa place.

Vers 8h00, d'après l'enquête Harris Interactive, 72% des Français soutiennent les Gilets jaunes.

Peu avant 8h00 et jusqu'à 10h00, à Aubervilliers, des lycéens du lycée Jean-Pierre Timbaud se sont confrontés aux forces de l'ordre. Une voiture a été incendié en face du lycée et le magasin de téléphone Lycamobile BH 99 rue Lécuyer a été pillé.

Dès 10h00 :

  • à Paris, sur les 336 gardes à vue samedi à Paris, 163 personnes ont été déférées au parquet de Paris entre les dimanche 2 et lundi 3 décembre. Ce lundi :
    • 73 d'entre elles ont été jugés en comparution immédiate (dont dix-huit à de la prison ferme),
    • 50 vont être déférés dans la soirée,
    • 111 gardes à vue ont été prolongées,
    • 81 procédures ont été classées sans suite;
  • selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, le mouvement des Gilets jaunes entraîne des baisses dans :
    • les réservations hôtelières,
    • les commandes chez les constructeurs automobiles Renault et Peugeot,
    • dans le secteur agroalimentaire,
    • de 20 à 40% du commerce de détail.
  • dans l’émission « Audrey & Co du lundi » diffusé de 10h à 12h, Christophe Chalençon, artisan forgeron et porte parole des Gilets jaunes du Vaucluse, affirme lui aussi avoir reçu des menaces de mort de la part de Gilets jaunes qui sont « à bout » que les « quelques revendications mis sur la table ne correspondent pas à la situation » et ne pas aller à Matignon du fait que les « revendications ne vont pas assez loin » et que le gouvernement fait la « sourde oreille ».

Vers 11h00, la remise en état des « mobiliers urbains » (hormis commerces et Arc de triomphe) vandalisés samedi est évalué de 3 à 4 millions d'euros (mairie de Paris).

Vers 11h15, le ministère de l’Éducation nationale annonce que plus d'une centaine de lycées en France sont bloqués, au moins partiellement. Des lycéens, qui protestent contre les réformes du baccalauréat, du lycée et Parcoursup, manifestent avec les Gilets jaunes, bloquant le réseau de bus de Toulouse ou le pont de pierre à Bordeaux.

Vers 12h00, le nombre de lycées perturbés par académie :

  • Toulouse : 44,
  • Créteil : 20,
  • Bordeaux : 17,
  • Nancy : 15
  • Marseille : 11,
  • Paris : 7,
  • Montpellier : 5.

Vers 12h40, le Figaro annonce que la femme de 80 ans qui a été blessée à la tête par une grenade lacrymogène dans le quartier de Noailles samedi, est décédée « dans le bloc opératoire » dimanche soir.

Vers 14h20 puis à 15h00, Benjamin Cauchy, Gilet jaune « modéré » de Haute-Garonne et fondateur du mouvement « gilets jaunes libres » et « Citron », annonce que « la trentaine de menaces de mort » de « groupuscules » qu'il a reçu, le bloque pour rencontrer Edouard Philippe à Matignon mardi. Il le regrette, mais il n'est pas suicidaire : « il y a chez les gilets jaunes des professionnels du renversement de pouvoir, qui n’ont aucune intention de négocier et qui ne veulent que semer le chaos. Il affirme que des Gilets jaunes veulent bloquer Matignon pour empêcher toute réunion.

Vers 15h00, sur décision préfectorale, plusieurs échangeurs d'autoroutes sont partiellement ou complétement fermés non loin des points des Gilets jaunes :

  • l'A54 à Nîmes;
  • l'A7 à Montélimar, Bollène et Orange;
  • l'A9 à Agde, Narbonne et Perpignan;
  • l'A75 à Béziers;
  • l'A20 à Aussonne;
  • l'A62 à Valence et St-jory;
  • l'A10 à Châtellerault;
  • l'A8 au péage de La Barque;

D'autres autoroutes sont filtrées : A7, A8, A9, A10, A11, A20, A50, A51 (nouveau), A52, A54 (nouveau), A61, A62, A63 (Castets), A64 (Peyehorade), A71, A83 (nouveau), A87 (nouveau) et A837 (nouveau).

Vers 15h40, les entreprises de TRM (transport routier de marchandises) et de logistique estiment à 400 millions d'euros les pertes d'exploitation depuis le début du mouvement des gilets jaunes.

Vers 16h50, la Catalogne se plaint des 19 kilomètres de bouchons formés par 3000 à 4000 camions bloqués par les Gilets jaunes à la frontière.

Vers 17h00, l'Ania (Association nationale des Industries Alimentaires) affirme que les blocages des Gilets jaunes pourraient générer plus de 13,5 milliards d'euros de pertes.

Selon l'Ufip (Union française des industries pétrolières), onze des 203 dépôts pétroliers de l'Hexagone sont difficiles d'accès, comme ceux de Brest, Lorient, Le Mans, de Grand Quevilly et Fos-sur-Mer tandis que ceux de La Rochelle, Donges et Strasbourg sont débloqués.

Vers 17h40, dans une vidéo intitulée « La France en colère – Questions-Réponses du jour avec Eric Drouet et Maxime Nicole #03-12-2018 » et publiée sur le site « Brest Buzz », les deux Gilets jaunes parlent du pacte de Marrakech :

Eric Drouet : - la France va être vendue à l'ONU;

Maxime Nicolle : - il veut signer un pacte pour accueillir 480 millions de migrants sur huit pays différents et donner la place de siège permanent à l'ONU à quelqu'un d'autre;

Eric Drouet : - c'est chaud, c'est chaud, c'est chaud;

Maxime Nicolle : - il vend la France.

A 18h12, Édouard Philippe va « annoncer un geste d'ouverture fort dans les prochains jours ».

A 18h19, dans l'émission « 24h Pujadas », finalement, même si le gouvernement refuse tout moratoire sur le carburant, Christophe Chalençon a affirmé qu'il se rendra bien à Matignon demain mardi.

Vers 20h00, près de 75 stations-service Total font l'objet d'une pénurie totale de carburant (notamment au Finistère, Côtes-d'Armor et Morbihan) et 225 partiellement. Au Finistère, la limite maximale est de 30 litres (200 pour les poids lourds).

Pendant cette journée, la mobilisation a continué notamment à Saint-Paul-lès-Dax, à Bégaar, à Mont-de-Marsan, à Limoges (préfecture), à Bergerac (centre des impôts), à Rennes (centre des impôts), à Torcé et à Strasbourg (14 gardes à vue). Le calvados a compté cinq points Gilets jaunes : Bretteville-sur-Odon, Blainville-sur-Orne, Mondeville, Ifs et Lisieux. La Seine-Maritime a compté sept points Gilets jaunes : Saint-Etienne-du-Rouvray, Grand Quevilly, Dieppe, Neuville-les-Dieppe, Montivilliers, Gonfreville-L'Rocher et Octeville-sur-Mer.

Un groupe de gilets jaunes de Châteauneuf-de-Randon, village de la Lozère, commence une marche de 700km jusqu'à Paris, avec l'intention de récupérer les doléances des populations rencontrées sur le chemin.

Lundi soir, à Tarbes, huit hommes ont été condamnés à des peines de prison ferme et d’amende :

  • six hommes à trois et six mois de prison ferme pour violence sur des policiers,
  • deux SDF à un an de prison pour avoir tenté de desceller les grilles de la préfecture samedi dernier.

En fin de soirée, lorsque un Gilet jaune, Patrick de Perglas, surnommé "Gépy", est arrivé à Paris, après une marche de plusieurs jours depuis Chalon-sur-Saône, l’Élysée lui a confirmé un entretien pour demain mardi.

La Fnsea (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) a communiqué attendre des distributeurs qu’ils appliquent les dispositions de la loi EGAlim et que « si les agriculteurs expriment leur colère, ce ne sera pas sur les Champs-Élysées ».

Vers 23h10, le ministère de l'Intérieur ne pouvant fournir de protections policières à Jacline Gouraud et les autres Gilets jaunes pour aller à Matignon, la réunion de mardi après-midi est officiellement annulée.

Sources

modifier

Voir aussi

modifier
 

  Jour précédent

3 décembre 2018

Jour suivant