Irak : près de 500 corps exhumés de fosses communes

Publié le 28 mai 2015
La ministre irakienne de la santé, Adila Hammoud, a annoncé ce jeudi que l'Irak avait découvert 470 corps dans plusieurs fosses communes à Tikrit. « Nous avons exhumé les corps de 470 martyrs de Speicher », a-t-elle déclaré, tout en précisant que « les fouilles continuent », et qu'il pourrait donc y en avoir plus. Ziad Ali Abbas, médecin en chef de la principale morgue de Bagdad, a quant à lui déclaré que les 470 dépouilles « ont été exhumées sur 4 sites, dont l'un contenait 400 corps ».

L'ancien palais présidentiel de Saddam Hussein à Tikrit.

Le terme de « Speicher », utilisé par A. Hammoud, fait référence aux plus de 1 700 recrues chiites, tuées en juin 2014 par l'État islamique après avoir été enlevées dans le camp militaire de Speicher, au nord de Tikrit, puis jetées dans le Tigre ou enterrées dans des fosses communes comme celles découvertes ce jeudi. La ville, ancien fief de Saddam Hussein située à 150 kilomètres au nord de Bagdad, avait été prise par l'État islamique au début de son offensive, et les images du « massacre de Speicher » avaient été diffusées par l'organisation terroriste, provoquant une onde de choc. C'est une des raisons, avec l'appel de l'ayatollah Ali al-Sistani, qui avaient poussé l'armée irakienne, aidée des milices chiites, à lancer une offensive qui aboutira à la reprise de la ville le 31 mars 2015. Malgré cela, certaines poches de résistance subsistent dans les environs de Tikrit, comme en témoignent les combats qui se déroulent actuellement à Beiji, au nord de Tikrit, ville stratégique car s'y trouve la plus grande raffinerie de pétrole d'Irak.

Après la demande des familles des recrues chiites portées disparues, les autorités ont fouillé les sites une fois la ville reprise. Ces dernières semaines, le site principal du massacre est devenu un lieu de pèlerinage pour les familles qui ont perdu un proche il y a plus d'un an. L'identification « est un travail compliqué en raison du nombre de victimes », a déclaré A. Hammoud. Il se base sur les objets personnels (comme les documents ou les téléphones portables) retrouvés sur les victimes ainsi que sur des analyses ADN. Les médecins irakiens sont aidés dans cette tâche par des experts étrangers, comme ceux de la Croix rouge internationale.

Selon l'AFP, la guerre civile irakienne aurait fait près de 12 000 morts et 19 000 blessés entre janvier 2012 et juillet 2014, et l'ONU en dénombre plus de 5 000 pour la période comprise entre août 2014 et avril 2015.

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