Israël : Ehud Olmert pose ses conditions pour la création d'un éventuel État palestinien

Publié le 28 novembre 2006
48 heures après le cessez-le-feu survenu dans la bande de Gaza, le Premier ministre de l'État d'Israël, Ehud Olmert, a précisé, lundi 27 novembre [1] sa vision d'une relance d'un processus de paix au Proche-Orient, en indiquant les conditions selon lui nécessaires à la création d'un État palestinien aux côtés d'Israël.

Carte de l'État d'Israël

Se référant au cessez-le-feu par lequel les militants palestiniens accepteraient de cesser tout tir de roquettes sur le territoire israélien en échange d'un repli de Tsahal (l'armée israélienne) hors de la bande de Gaza, M. Olmert à notamment proposé aux Palestiniens de « s'engager dans une nouvelle voie » puis de procéder à la libération du soldat franco-israélien Gilad Schalit, capturé en juin, ce qui avait entraîné du 12 juillet au 15 août 2006, le conflit israélo-libanais. En échange de cette libération, M. Olmert se dit prêt à procéder à la libération de prisonniers palestiniens (dont le nombre n'a pas été précisé) ainsi qu'à la levée du gel de fonds bancaires palestiniens.

Il a également évoqué la possible relance du processus de paix, en citant l'éventualité de l'évacuation et du démantèlement de colonies israéliennes en Cisjordanie (sans en préciser le nombre) afin de permettre la création d'un « État palestinien indépendant et viable ». Il y pose toutefois une condition qui, à première vue, paraît insurmontable dans le contexte actuel, à savoir le remplacement de l'actuel gouvernement palestinien dominé par le Hamas par un cabinet qui choisirait la voie de la paix avec Israël.

Les propos du Premier ministre ont été vivement critiqués par divers députés de l'opposition de droite, l'un d'entre eux, Yuval Steinitz, membre du Likoud, estimant que le Premier ministre « offre collines et montagnes [...] à un gouvernement et un parlement menés par le Hamas et qui violent tous les accords et cessez-le-feu ».

Du côté palestinien, dans l'entourage de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne, on observe une attitude d'expectative prudente, un porte-parole du successeur de Yasser Arafat soulignant que le Premier ministre israélien « sait où trouver » l'interlocuteur au plus haut niveau.

Dans le même temps, le chef des négociateurs palestiniens rappelait que, selon ses vues, des pourparlers de paix auraient un sens si étaient évoqués « le sort de Jérusalem, des colonies, des réfugiés et des frontières ».

Le Premier ministre issu du Hamas, Ismaël Haniyeh, est resté lui aussi prudent et, après avoir rencontré Mahmoud Abbas, s'est contenté de demander l'arrêt des opérations militaires israéliennes, pour le moment limité à la bande de Gaza, dans toute la Cisjordanie.

De nouveaux tirs de roquettes sont survenus dans la soirée de lundi, depuis la Cisjordanie, sans que cela entraîne de mouvement de Tsahal du côté de la bande de Gaza.

Notes

  1. Les propos de M. Olmert ont été tenus à l'occasion d'un déplacement à Sdé Boker, dans le sud d'Israël, où le Premier ministre était venu participer à une cérémonie organisée à la mémoire du fondateur et premier dirigeant de l'État d'Israël, David Ben Gourion.

Sources