Japon : inquiétudes autour de deux centrales nucléaires au lendemain du séisme

Les centrales nucléaires de Fukushima I et II ont été affectées par le séisme d'hier et sont confrontées à des problèmes de refroidissement. Dans la première, une fusion du cœur d'un des réacteurs pourrait être en cours.

Explosion dans une raffinerie de la compagnie Cosmo Oil Company, le 11 mars 2011.

Publié le 12 mars 2011 à 12 h 30
L'Agence de sécurité nucléaire (ASN) a annoncé qu'une fusion du cœur pourrait être en cours dans un des réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi (ou Fukushima I), au Japon, à la suite du violent séisme qui a frappé le pays hier. Une explosion a été entendue et la préfecture a confirmé que le toit et les murs du bâtiment abritant le réacteur n°1 s'étaient effondrés ce matin ; mais le gouvernement a affirmé que l'explosion n'avait pas endommagé le réacteur ni son enveloppe en acier[1]. Du césium radioactif a été détecté et un nuage blanc s'est élevé au-dessus du site. Un porte-parole de la compagnie The Tokyo Electric Power Company (TEPCO), exploitant la centrale, n'a pas confirmé cette information, affirmant que cela n'était « pas en cours » et que les employés tentaient de refroidir le réacteur en « remontant le niveau d'eau ». Il est cependant possible que des barres de combustible aient fondu. Pour l'heure, la fusion du cœur du réacteur n'est pas avérée. L'armée de l'air américaine a livré du liquide de refroidissement dans la nuit de vendredi à samedi.

Le système de refroidissement du réacteur 1 avait connu des dysfonctionnements : la pression interne avait augmenté de façon anormale. Afin d'éviter d'autres incidents et après avoir fait évacuer la zone sur un rayon de 10 kilomètres, TEPCO avait reçu l'autorisation de laisser s'échapper des vapeurs contenant des substances radioactives pour faire diminuer la pression. La zone d'évacuation a ensuite été élargie à 20 km. Ce matin, une radioactivité 1 000 fois supérieure à la normale a été mesurée dans la salle de contrôle du réacteur, et 70 fois à l'entrée principale de la centrale.

TEPCO a annoncé que quatre réacteurs de la centrale Fukushima II avaient des problèmes de refroidissement et a exhorté les Japonais à réduire leur consommation électrique, signalant que la demande pourrait atteindre en fin d'après-midi une puissance excédant ses capacités de production.

Onze réacteurs ont été affectés par le séisme, sur les 55 répartis dans 17 sites au Japon, a indiqué l'ASN. Ils se sont automatiquement arrêtés ; il s'agit d'une mesure de sécurité qui s'est déroulée « en toute sécurité », d'après l'Agence internationale pour l'énergie atomique. À la centrale d'Onagawa, un incendie dans la salle des machines a été maîtrisé selon l'ASN.

Le Japon a enregistré hier à 15 h 00[2], heure locale, un violent séisme de magnitude 8,9 sur l'échelle du moment, suivi de nombreuses répliques et d'un raz-de-marée. On estime à 1 500 le nombre de victimes.

Notes

Voir aussi

Sources



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