Japon : le Premier ministre échappe à une motion de censure
Publié le 4 juin 2011
Le Premier ministre Naoto Kan a échappé à une motion de censure après qu'elle a été rejetée jeudi par la Chambre des représentants, la chambre basse du parlement. Sur les 480 sièges qui composent la chambre, 293 se sont opposés à la motion tandis que 152 ont voté en sa faveur. Plusieurs membres étaient absents ou se sont abstenus.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/30/Kan_Naoto-1.jpg/220px-Kan_Naoto-1.jpg)
M. Kan avait affirmé avant le début du vote lors d'une réunion du Parti démocrate du Japon (PDJ) qu'il démissionnerait après avoir mené à leur terme un certain nombre d'actions dans le cadre de la reconstruction post-catastrophe et la gestion de la crise nucléaire de Fukushima. « Une fois que j'aurai assumé mon rôle dans la gestion du désastre, je transmettrai mes responsabilités à une génération plus jeune », a-t-il déclaré. C'est certainement ce qui a convaincu plusieurs députés de voter contre la motion et d'accorder du temps supplémentaire à M. Kan.
D'autre part, l'ampleur de la catastrophe — la plus grave depuis 1945 — alimente une opinion défavorable aux conflits politiques. « On ne change pas de cheval au milieu du gué », peut-on lire dans l'éditorial du quotidien Asahi Shinbun qui demandent aux hommes politiques de se rendre dans les régions sinistrées plutôt que de s'adonner à ce « jeu de massacre ».
Les partis d'opposition avaient déposé une motion de censure la veille contre M. Kan, en vue de le contraindre à démissionner, en raison de leur insatisfaction quant à sa façon de gérer la crise à la suite de la catastrophe du 11 mars. Mais le PDJ a pu compter principalement sur les partis avec qui il forme une coalition. La partie n'était pas gagnée : plusieurs députés du PDJ, comme Ichirō Ozawa, un rival de M. Kan, s'étaient engagés à voter en faveur de la motion. D'autres directement membres du cabinet de M. Kan appartenant également au PDJ avaient démissionné la veille du vote, de façon à pouvoir soutenir l'initiative de l'opposition.
La situation du Premier ministre en exercice depuis bientôt un an n'en est pas moins difficile et son taux de soutien dans l'opinion est inférieur à 20 %. Lundi dernier, le quotidien Nikkei publiait par ailleurs un sondage montrant que sept Japonais sur dix sont favorables à un départ du Premier ministre, mais que la moitié souhaite que sa démission n'intervienne qu'une fois réglée la crise nucléaire à Fukushima.
Sources
- ((fr)) – Éric Talmadge (AP), « Le premier ministre du Japon a survécu à une motion de non-confiance ». Google Actualités, 2 juin 2011.
- ((fr)) – Philippe Pons, « Le premier ministre japonais se dit prêt à démissionner ». Le Monde, 2 juin 2011.
- ((fr)) – « Fukushima: 70 % des Japonais veulent le départ de leur Premier monistre ». 20 minutes, 30 mai 2011.