L'anthropologue Claude Lévi-Strauss a 100 ans

Publié le 28 novembre 2008
L'anthropologue Claude Lévi-Strauss fête son 100e anniversaire. Il est le premier centenaire à siéger à l'Académie française. Plusieurs hommages et événements sont rendus en son honneur, notamment au musée du quai Branly à Paris.
Claude Lévi-Strauss, élu à l’Académie française le 24 mai 1973 au fauteuil de l'écrivain Henri de Montherlant, n'a pas souhaité participé aux événements publics organisés en son nom.
Le musée des arts premiers à Paris lui dédie une journée spéciale au cours de laquelle des écrivains, des scientifiques et des artistes, liront les grands textes de l'anthropologue. Une plaque lui sera dédiée devant le théâtre du musée qui porte son nom.

Dessin au crayon représentant Claude Lévi-Strauss

Biographie succincte

 
Masque frontal tsmishian appartenant anciennement à la collection de Claude Lévi-Strauss

Claude Lévi-Strauss est né à Bruxelles en 1908, de parents juifs alsaciens. Il passe l'agrégation de philosophie en 1931. Nommé professeur à l'université de Sao Paulo, il part pour le Brésil en 1935. Il dirige plusieurs missions ethnographiques où il arpente les hauts plateaux du Mato Grosso et explore l'Amazonie. De retour à Paris à 30 ans, la Seconde Guerre mondiale éclate, il est affecté au service des PTT, puis démobilisé. Robert H. Lowie l'inscrit dans le plan de sauvetage des savants européens organisé par la fondation Rockfeller. À New York, en 1941, il rejoint les intellectuels français et il y enseigne. À partir des années 1950, il apporte une nouvelle méthode d'analyse : le structuralisme. Avec la publication de sa thèse sur « Les structures élémentaires de la parenté » en 1949, il démontre comment chercher à repérer des formes invariantes au sein de contenus variables. Son approche influencera des penseurs, philosophes et écrivains tels que que Jacques Derrida ou Michel Foucault.

La publication de « Tristes tropiques » en 1955 lui permet de toucher un large public. On découvre également à travers cet ouvrage un chercheur et un précurseur dans le domaine de l'écologie. Puis vient « La Pensée sauvage » en 1962, autre livre majeur qui met en lumière notre humanité. En 1959, il est titulaire de la chaire d'anthropologie sociale au Collège de France, où il exerce jusqu'à sa retraite en 1982. En 1973, il est le premier ethnologue admis à l'Académie française.

Théoricien majeur du structuralisme, il a jeté les bases de l'anthropologie moderne. Il reste l'un des intellectuels français les plus influents du XXe siècle.

Sources