L'augmentation de capital de l'UBS approuvée par l'assemblée générale

Publié le 28 février 2008
L'assemblée générale extraordinaire convoquée par la banque suisse UBS a accepté l'augmentation de capital proposée par la direction de la banque dans une ambiance très tendue et sous le feu de multiples critiques.

L'UBS a obtenu l'accord de l'assemblée générale pour une recapitalisation.
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Première perte annuelle enregistrée

Première banque helvétique et dixième mondiale, l'UBS a annoncé, pour la première fois de son histoire, des pertes s'élevant à 4,4 milliards de francs pour 2007, principalement liées à la crise des subrimes aux États-Unis d'Amérique.

À la suite de la présentation de ce bilan annuel, l'action en bourse du groupe a perdu près d'un tiers de sa valeur, forçant ainsi la direction de la banque à procéder à une importante recapitalisation. Une assemblée générale extraordinaire a ainsi été convoquée mercredi matin à la Halle Saint-Jacques à Bâle pour être consultée sur trois points, à savoir l'examen spécial des comptes, le versement en actions et non en numéraire du dividende 2007 et la proposition d'augmentation de capital d'UBS.

« Pinocchio de la finance »

Dans son discours d'ouverture devant 6454 actionnaires, représentant 53,78 % des voix, le président du conseil d'administration Marcel Ospel, sous le feu des critiques depuis l'annonce des résultats de 2007, a reconnu que la direction de la banque avait « mal apprécié certaines évolutions, cela ne fait aucun doute ». Interrompu à plusieurs reprises par des sifflets, il a toutefois assuré que « Les problèmes ont été identifiés » et « les mesures nécessaires [..] prises », promettant qu'il allait tout faire pour remettre la banque sur les rails.

Plusieurs des orateurs qui se sont succédés à la tribune s'en sont pris personnellement à Marcel Ospel, le traitant, entre autre, de « Pinocchio de la finance » et lui demandant à plusieurs reprises de démissionner. Thomas Minder, homme d'affaire suisse et à l'origine d'une initiative populaire contre les rémunérations abusives des grands patrons, lui a même lancé « Les deux millions de votre salaire sont incompréhensibles, Monsieur Ospel. Votre prestation ne vaut pas un centime ! » avant de se faire expulser de la salle par le service de sécurité.

Contrôle spécial rejeté

Le premier point à l'ordre du jour, portant sur une proposition de contrôle spécial des comptes déposée par la fondation genevoise Etho, a pris la plus grande partie de la séance, plus de 50 demandes d'interventions ayant été déposées. Ce ne sont finalement que moins d'une trentaine d'actionnaires qui auront pu s'exprimer, chacun ne disposant que de cinq minutes de temps de parole.

Après 4 heures et demi de débats, les actionnaires ont finalement rejeté la proposition par 314 millions de voix, contre 363 millions pour la banque, qui recommandait de refuser l'examen et 28 millions d'abstentions. La fondation Ethos a toutefois indiqué qu'elle se réserve la possibilité d'obtenir ce contrôle par voie légale, utilisant pour cela une loi suisse qui prévoit qu'un groupement d'actionnaires représentant deux millions de francs en valeur nominale peut demander un contrôle spécial.

Recapitalisation acceptée

Le second point à l'ordre du jour, qui n'était pas controversé, concernait une proposition visant à verser les dividendes en actions plutôt qu'en numéraires. Il a été approuvé par 671,465 millions de voix contre 31,759 millions.

Enfin, le dernier point portait sur la proposition de recapitalisation de la banque. Les actionnaires, moins nombreux et visiblement moins combattifs, ont largement approuvé cette proposition, jugée « décisive pour l'avenir de la banque » par la direction, par 599 millions de oui, contre 87 millions de non. Ainsi treize milliards de francs supplémentaire de capital seront apportés par le fonds singapourien GIC pour 11 milliards, et par un actionnaire anonyme du Moyen-Orient pour les deux milliards restants. Cette décision fait de GIG le plus important actionnaire de l'UBS.

Sources