La Biennale de Venise ouvre ses portes au public

La 54e édition de la Biennale de Venise s'ouvre ce samedi.

L'arsenal de Venise, haut-lieu de l'exposition.

Publié le 4 juin 2011
La Biennale d'art contemporain de Venise, qui a lieu tous les deux ans en alternance avec la Biennale d'architecture, se déroule cette année jusqu'au 27 novembre. Les inaugurations des pavillons se sont terminées hier.

La commissaire de l'exposition est cette année la Suissesse Bice Curiger, historienne de l'art et éditrice du magazine Parkett, consacré à l'art contemporain. Cette année, l'exposition thématique, baptisée « ILLUMInations », créé à partir des mots « lumière » et « nations », peut être interprétée comme une tentative de faire la lumière sur les tendances esthétiques qui s'affirment au sein des Nations unies de l'art. Lors de la présentation de son travail jeudi à la presse internationale, Mme Curiger a expliqué que « la référence à la lumière est manifeste dans de nombreuses œuvres ».

Le pavillon italien est certainement le plus osé : on y trouve Jésus en slip par l'auteur Giuseppe Veneziano, qui avait déjà fait parler de lui lors de la présentation de sa Vierge du IIIe Reich, qui représentait une Madone avec un petit Hitler en uniforme Nazi dans les bras. Felipe Cardena présente son œuvre intitulée The last crisis of this crazy crazy world (« La dernière crise de ce monde vraiment vraiment fou ») où l'on distingue Oussama ben Laden en peinture aux côtés de Mouammar Kadhafi et Barack Obama, le tout sur un ton de la spiritualité hindou. On trouve dans le jardin du pavillon une autre provocation : le public est incité par une inscription plus que clair : « Touche, touche, touche ! », un homme et une femme complètement nus, tous deux installés sur un trône de plastique.

Le commissaire de l'exposition italienne est l'historien et critique d'art Vittorio Sgarbi, connu pour son caractère colérique et son soutien déclaré à Silvio Berlusconi. Pour lui, « l'art est devenu un hôpital auquel seuls les médecins [les critiques d'art] et les proches des malades [les artistes] ont accès ». Le monde de l'art est devenu « un grand sanatorium coupé du monde qui n'est visité que par hasard par les gens sains d'esprit », a-t-il déclaré lors de la présentation du pavillon italien, intitulée « L'état de l'art à 150 ans de l'Unité italienne », célébrée par ailleurs cette année.

Mais on ne pourra passer à côté des nombreux autres pavillons — 89, un record — comme le britannique où l'on trouve le travail de James Turrell, un cube blanc immaculé dans lequel le visiteur se retrouve enveloppé d'une lumière diffuse tantôt bleu, violet, rose. « James Turrell crée un océan de lumière colorée qui annule toute définition spatiale de la proximité et de la distance », selon Mme Curiger. Le Suisse Urs Fischer propose trois sculptures en cire, dont une reproduction de la sculpture Le viol des Sabines de Jean de Boulogne. Une Suédoise, Klara Liden, expose quant à elle en lumière dix poubelles publiques récupérées aux quatre coins du monde. Côté américain, c'est la photographe Cindy Sherman qui présente une série de collages où elle se travestit en personnages historiques ; la Chine plonge le visiteur dans un labyrinthe fait de cent façades d'armoires par l'artiste Song Dong. En ce qui concerne la France, elle est représentée par Christian Boltanski et son installation baptisée « Personnes ».

À noter cette année la participation pour la première fois de l'Arabie Saoudite, du Bangladesh, de Haïti et enfin du Bahreïn, qui a par ailleurs remporté le Lion d'or de la meilleure participation nationale l'année dernière à la biennale d'architecture.

Voir aussi

Sources

Voir sur Wikipédia l'article
Biennale de Venise.