La Hongrie prend la tête de l'Union européenne

La Hongrie prend la place de la Belgique pour la présidence tournante de l'Union européenne.

Localisation de la Hongrie

Publié le 2 janvier 2011
Après la Belgique, c'est au tour de la Hongrie d'assurer pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne (UE) à partir du 1er janvier 2011. Son principal défi sera la crise de la zone euro — dont elle ne fait d'ailleurs pas parti — et faire face à des critiques pour une loi controversée sur les médias, qualifiée notamment par l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de « menace pour la liberté de la presse ». Question économie, elle devra assurer le lancement des négociations délicates sur le futur budget pluri-annuel de l'UE (2014-20). La réelle passation de pouvoir se fera le 7 janvier, avec les dirigeants belges et de la Commission européenne attendus à Budapest dès le 6 janvier.

Trouver un accord sur les orientations budgétaires de l'Union pour la décennie à venir ne sera déjà pas une mince à faire car plusieurs États, emmenés par la Grande-Bretagne, souhaitent imposer la rigueur jusqu'en 2020. Le pays s'est aussi fixé d'autres priorités, comme celle d'accélérer l'adhésion de la Croatie : « Il faut compléter l'Union européenne, même si le climat est hostile à l'élargissement », affirmait le premier ministre Viktor Orbán lors d'une conférence à Paris le 18 novembre dernier. À défaut, selon lui, les Balkans pourraient traverser une grave crise, « qui coûterait plus d'argent à l'UE qu'une procédure d'adhésion ». Son pays prône également l'élargissement de l'espace Schengen à la Roumanie et à la Bulgarie prévu normalement pour mars 2011 mais au risque de voir cette échéance repousser, elle devra faire face aux interrogations quant à la politique menée vis-à-vis des Roms, la plus importante minorité ethnique de l'UE et la plus discriminée. Sur ce sujet, le premier ministre a assuré qu'« à la fin de notre présidence, l'UE aura une politique pour les Roms ».

Depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orbán le 29 mai dernier avec une large victoire de la droite, ses voisins sont inquiets de certaines initiatives politiques de ces derniers mois comme la nomination de membres de son parti à la tête d'organismes du secteur public comme à la Cour des comptes, organisme essentiel du contrôle démocratique, dirigée auparavant par des personnalités indépendantes. Une nouvelle loi sur les médias pose également problème. Celle-ci prévoit la diffusion d'un journal d'information unique, produit par l'agence de presse nationale (MTI) sur les trois chaînes de télévision et à la radio publique ainsi que l'obligation pour la presse écrite et les sites Internet de fournir une information « équilibrée » auquel veillera le Conseil des médias et pourra, à défaut, imposer des amendes. Mais selon le politologue Péter Kreko, « la Hongrie reste un pays démocratique, le gouvernement a certes réduit le nombre des garde-fous, mais son objectif déclaré est de gérer les affaires publiques de manière plus efficace. Et cela répond aux attentes d'une grande partie des Hongrois, lassés par huit années chaotiques sous le règne des socialistes ».

La présidence sera par ailleurs marquée par le deuxième sommet du « partenariat oriental » qui se déroulera à Budapest en mai. Ce dernier vise à resserrer les liens de l'UE avec six anciennes républiques de l'URSS (Ukraine, Moldavie, Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie, Belarus) sans toutefois proposer une perspective d'adhésion à ces pays.

La Pologne succédera la Hongrie à la présidence de l'UE le 1er juillet 2011.

Voir aussi

Sources