La Suisse ne serait qu'une piètre démocratie, selon une étude

Publié le 28 janvier 2011
Le cliché d'une Suisse championne du monde de la démocratie vient d'en prendre un méchant coup : selon une étude publié par l'Université de Zurich^[1], le pays ne se place en effet qu'au 14^e rang d'un classement dominé par le Danemark et comprenant 30 pays. Selon les auteurs de l'étude, ce sont les domaines du contrôle des trois pouvoirs, de la transparence et de la participation qui sont améliorables en Suisse.

L'étude, réalisée conjointement l'Université de Zurich et le Centre de recherches en sciences sociales de Berlin (WZB), offre un baromètre de la démocratie permettant « d'analyser l'évolution des aspects les plus importants des trente principales démocraties du monde depuis 1990 ». Ce baromètre prend en compte 100 indicateurs basés sur les principes de liberté, d'égalité et de contrôle.

Pour la période allant de 1995 à 2005, le Danemark réalise le meilleur résultat avec 88,3 points sur 100. Il précède la Finlande (87,7) et la Belgique (85,1), alors que les États-Unis et l'Allemagne figurent respectivement en 10^e et 11^e position. La Pologne, l'Afrique du Sud et le Costa Rica obtiennent les plus mauvais résultats. L'étude montre également que la qualité de la démocratie a globalement augmenté au cours des 20 années étudiées.

Si la Suisse constitue bien un « modèle démocratique » en matière de respect des libertés individuelles, de la concurrence politique et de la gouvernabilité, selon les auteurs de l'étude, elle pêche dans d'autres domaines ce qui explique sa position au milieu du classement. Parmi les principales faiblesses relevées, l'étude pointe le manque de contrôle du Conseil fédéral par le Parlement et le manque d'indépendance du pouvoir judiciaire. Le principal problème réside cependant, pour les chercheurs, dans le manque de transparence du financement des partis politiques suisses.