La flambée des prix, une affaire d'État en France ?

Publié le 27 février 2008
Ce qui n'était qu'une simple enquête de consommation publiée par le mensuel 60 millions de consommateurs, portant sur les augmentations des prix qui pourrait devenir une affaire nationale. L'engouement des hommes politiques français sur le sujet, qui est probablement dû au ras-le-bol ambiant des Français ayant le sentiment d'une décroissance continue de leur pouvoir d'achat.
Cette enquête, qui a été publiée peu avant la révélation d'une vaste entente illégale sur les prix de produits ménagers, qui aurait eu lieu en France en 2005, et concernerait neuf multinationales, a donc mis en lumière cette problématique.

Supermarché

Le pouvoir d'achat, qui était un argument de campagne lors de la campagne présidentielle française en 2007, continue selon cette enquête comparative, de baisser. Un sondage IFOP, publié ce mercredi, a indiqué que 81% des Français estimaient que leur pouvoir d'achat avait baissé, alors qu'ils n'étaient que 65 % en octobre dernier et 59 % en janvier 2007 à le penser.

L'enquête, réalisée par l'Institut national de la consommation et 60 millions de consommateurs, ne fait que renforcer ce sentiment. Après avoir relevé les prix sur les sites internet de cinq grandes enseignes (Carrefour, Auchan, E.Leclerc, Hyper U et Intermarché) entre les 26 et 27 janvier et les 8 et 9 janvier, pointe une hausse des prix de 5 à 48 % selon les produits.

Le Premier ministre François Fillon (de l'Union pour un mouvement populaire), qui a immédiatement rejeté une baisse de la TVA demandée par l'opposition, a réagit en lançant une enquête de la DGCCRF dans les centrales d'achat et dans les « six principales enseignes » pour vérifier les prix d'achat et de vente d'une vingtaine de produits alimentaires courants. Alors que la ministre de l'Économie, Christine Lagarde, dans une opération « coup de poing » s'est rendue mercredi dans un supermarché de Paris, accompagné de nombreuses caméras pour y acheter une bouteille de lait.

Sources