Le Kenya renforce sa frontière avec la Somalie et refoule plusieurs centaines de réfugiés

Carte du Kenya
Carte du Kenya

Carte de la Somalie
Carte de la Somalie

Armes du Kenya Armes de la Somalie
Armes du Kenya Armes de la Somalie

Publié le 5 janvier 2007
Deux jours après l'abandon par les troupes de l'Union des tribunaux islamiques de son refuge à Kismaayo, le Kenya, répondant en partie à une demande du gouvernement somalien intérimaire d'Ali Mohamed Gedi, a envoyé des troupes dans sa province nord-orientale, qui dispose de 682 km de frontières avec la Somalie.

Les premières informations laissaient penser à une fermeture des frontières, mais le gouvernement kenyan semble avoir seulement parlé d'un « processus de contrôle très sérieux » de celles-ci, le communiqué gouvernemental du 1er janvier 2007 concluant que « le Kenya ne peut pas être un asile pour les personnes qui ne sont pas voulues par leur gouvernement légal ».

Le ministre des Affaires étrangères, Raphael Tuju, a ensuite réaffirmé son soutien au gouvernement somalien intérimaire d'Ali Mohamed Gedi et estimé que « ceux qui continuent à défier la charte fédérale transitoire, et sapent de ce fait la volonté du peuple personnes somalien, doivent être rejetés ». Il a assuré que son gouvernement s'assurerait que ces rebelles ne trouveraient aucun sanctuaire ou facilité sur le territoire kenyan. Il a également appelé la communauté internationale et l'Haut commissariat aux réfugiés à mettre au point un programme de retour et de réinsertion des réfugiés somaliens dans leur pays et souhaité l'organisation rapide d'une conférence internationale sous l'égide des Nations unies, avec participation de la Banque mondiale et de toutes les parties intéressées, pour permettre la reconstruction et la réconciliation de la Somalie.

Mercredi 3 janvier, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, António Guterres, contestait les mesures de contrôle des frontières kentyanes et le refoulement de centaines de « réfugiés », dont une majeure partie constituée de femmes et d'enfants, estimant que le Kenya avait « une obligation humanitaire de permettre à des civils en danger de chercher l'asile sur son territoire » et estimé que les mesures de refoulement seraient une « transgression du principe du non-refoulement tel que défini par la convention de 1951 sur les réfugiés ». Le HCR a rappelé à cette occasion qu'il gérait en territoire kényan trosi camps de réfugiés somaliens accueillant 160 000 personnes et qu'il disposait de personnel de secours pour « aider des autorités kenyanes à faire face à n'importe quel nouvel afflux ».

Le ministre kényan des Affaires étrangères a répliqué, jeudi 4 janvier, en estimant que « certains des combattants envoient leurs familles se faire passer pour des réfugiés tandis qu'eux-mêmes restent en Somalie » et y « déstabilisent le gouvernement légal ». Il affirme également que « le Kenya ne permettra pas à des combattants et à leurs familles d'employer ce pays comme base ». Puis M. Tuju souligne que, selon ses vues, le Kenya n'a nul besoin qu'on lui rappelle les engagements internationaux auxquels on pays a souscrit, et cite le fait que, depuis des années, le Kenya a « une longue tradition d'accueil de millions de réfugiés ».

Sources