Le Quartier Latin secoué par la journée de manifestation nationale contre le CPE (photos des événements)

Publié le 16 mars 2006
Déjà depuis le samedi 11 mars, la Sorbonne, qui a été le siège d'une occupation étudiante pendant plusieurs jours en réaction au Contrat Première Embauche, est sous haute protection. En effet les services de l'ordre (CRS et Gendarmerie Nationale) occupent et sécurisent l'accès au secteur (voir carte : en rouge, zone bouclée par les forces de l'ordre) afin d'empêcher le blocage par les manifestants des lieux d'études.

La Sorbonne, au centre de ce dispositif, est fermée et inaccessible depuis l'évacuation de ses occupants le 11 mars à 03h45 du matin. Les locaux et le matériel informatique ainsi que des ouvrages anciens en avaient été partiellement dégradés, comme avait pu le constater le ministre de l'Èducation Gilles de Robien le jour de l'évacuation par les CRS.

Depuis, l'accès à cette zone est permis aux seuls étudiants du lycée Louis-Le-Grand, la Sorbonne étant pour l'heure fermée. Ce jeudi 16 mars 2006, la mobilisation nationale a contraint ce dernier établissement ouvert de la zone à fermer ses portes à 16h avant que les manifestants puissent potentiellement en bloquer l'accès. Ainsi les conditions de travail se trouvent nettement dégradées dans cet établissement, puisque les élèves, préparant les concours qui auront lieu au mois d'avril, n'ont plus d'interrogations car les étudiants et professeurs les préparant à ces épreuves se voient refuser l'accès à cette zone.

Parallèlement à ce cas particulier, de nombreux établissements (universités, facultés, lycées) sont victimes de blocage à l'initiative d'une partie de leurs étudiants. A ce jour plus d'une cinquantaine d'universités sur 80 étaient bloquées sur le territoire. Malgré l'unité et l'ampleur de ce mouvement, une partie importante des étudiants s'opposent à ces blocages, qui sont illégaux. Certains se sont d'ores et déjà tournés vers les tribunaux administratifs pour faire valoir leur droit d'étudier librement.



La surveillance n'a pas empêché les débordements dans la capitale parisienne

Les incidents du Lutetia


C'est en fin de journée (16/03/2006 vers 17h) qu'ont débuté les débordements sur le boulevard Raspail au niveau de l'hôtel de luxe le Lutetia qui en fut une des nombreuses victimes. Partout aux alentours une ambiance d'anarchie régnait : les voitures circulaient comme elles le pouvaient, les CRS et gendarmes mobiles étaient comme sonnés. En effet les poubelles brûlaient, le Lutetia a été ravagé (taggé, vitres cassées, jardinières arrachées), la banque de France elle-aussi a été taggée, un kiosque à journaux en face de l'hotel réduit à néant avec tous les magazines recouvrant le sol des alentours, les panneaux de circulation arrachés, les cabines téléphoniques rendues inutilisables et pour finir le va-et-vient continu des pompiers, de la sécurité civile et de la croix rouge qui furent au première loge des jets de pierres des manifestants. Des interpellations ont eu lieu.

Les incidents n'ont pas tardé à regagner le quartier étudiant de Paris

Peu après vers 20h, la place de la Sorbonne était le théâtre d'autres heurts entre "manifestants" et forces de l'ordre. Des graves dégradations y ont été commises par des participants le plus souvent cagoulés. Au moins deux voitures incendiées, d'autres cassées, des magasins vandalisés, la librairie et le café de la place dévastés, le lycée Saint-Louis recouverts de tags, etc.

Les affrontements avec les forces de l'ordre ont délocalisé les actes de vandalismes

Après les incidents de la place de la Sorbonne, 300 individus selon la police ont continué leur parcours allant jusqu'au carrefour de l'Odéon puis remontant la rue de Tournon vers le Sénat laissé sans défense par des CRS alors débordés de toutes parts. Les portes de la représentation nationale furent fermées à la dernière seconde, ce qui permis aux CRS de repousser ensuite les "manifestants" afin de les encercler à l'ouest du jardin du Luxembourg. Ceci n'empècha pas quelques dizaines de minutes plus tard, vers 22h20, le groupe d'agitateurs d'incendier des voitures à d'autres endroits de la capitale au nord du Sénat selon les dernières informations fournies par les CRS.

Bilan de l'action de la journée du 16 mars 2006

Cette journée a été marquée par une très forte mobilisation, voulue pacifiste par les organisateurs, mais comme le craignait le ministère de l'Intérieur, les débordements ont été plus cinglants que jamais depuis le début du mouvement. Le ministre de L'intérieur a néanmoins annoncé qu'il faisait une différence entre les manifestants et les casseurs.

Sources


 
Wikinews
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