Le Sénégal à présent en mesure de juger l’ex-leader tchadien Hissène Habré

Publié le 24 juillet 2008
Le parlement sénégalais a adopté, mercredi, cinq lois constitutionnelles dont une permettant de juger l'ex-président tchadien Hissène Habré, poursuivi pour crimes contre l'humanité et réfugié au Sénégal depuis 1991. Cette loi précise que le principe de non-rétroactivité de la loi pénale ne s'oppose pas à la poursuite, au jugement et à la condamnation de tout individu accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Le palais de l'Assemblée nationale du Sénégal à Dakar.

Le Sénégal a été mandaté par l'Union africaine en juillet 2006 pour organiser le procès Hissène Habré. Mais ce pays est régulièrement critiqué par des organisations de défense de droits de l'homme et des victimes pour sa lenteur à faire évoluer le dossier.

Une des lois adoptées « permet au Sénégal de se conformer au droit international pour juger l'ancien président tchadien Hissène Habré », estime Human Rights Watch, ajoutant qu'elle « lève tout obstacle au jugement de Hissène Habré ».

« Le Sénégal, aujourd'hui, a réuni toutes les conditions pour permettre aux tribunaux sénégalais d'être compétents et de juger non seulement Hissène Habré, mais également de se permettre d'ailleurs de juger tous les auteurs de génocide, crimes de guerre, crimes contre l'humanité », se félicite, de son côté, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'Homme (RADDHO) basée à Dakar.

Le Sénégal a déboursé un milliard de francs CFA pour l'organisation de ce procès, Alioune Tine a assuré que les bailleurs de fonds attendaient un signal fort pour apporter leur concours.

L'avocate tchadienne Jacqueline Moudeina, présidente de l'association tchadienne de promotion et de défense des droits de l'homme a indiqué pour sa part que les victimes de Hissène Habré attendent au moins un début d'instruction. « Les victimes meurent à un rythme inquiétant », a-t-elle expliqué.

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