Le candidat nationaliste du Kuomintang devient le nouveau président de Taïwan

Publié le 22 mars 2008
Ma Ying-jeou, ancien maire de Taipei, a été élu président de Taïwan après une quatrième élection présidentielle très contestée au sein de l'État indépendant. Sa victoire est écrasante puisqu'il recueille 58,45 % des suffrages exprimés (soit 7 658 724 voix) contre 41,55 % des suffrages exprimés (soit 5 445 239 voix) pour son adversaire Frank Hsieh. Les résultats de l'élection ont été confirmés par la commission électorale centrale.

Ma Ying-jeou le nouveau président de Taïwan

Ma Ying-jeou est le représentant de la Coalition pan-bleue qui est composée du Kuomintang, du Qinmindang et du Nouveau Parti et qui milite pour le maintien du statuquo actuel vis à vis de la République populaire de Chine. À l'inverse, la Coalition pan-verte, composée du Parti démocratique progressiste, de l'Union pour la solidarité de Taiwan et le Parti pour l'indépendance de Taiwan, soutient l'indépendance de Taïwan. Frank Hsieh, ancien Premier ministre de la République de Chine, était le candidat de cette coalition.

Né à Hong Kong, le nouveau président a étudié à l'université de New York et celle d'Harvard, et détient une carte de résident permanent aux États-Unis. Frank Hsieh avait sous-entendu pendant la campagne qu'en cas de crise, Ma Ying-jeou pourrait fuir le pays, estimant par ailleurs que ce candidat photogénique avait plus de style que de véritables idées. Malgré ses attaques, Ma Ying-jeou l'a remporté largement en préconisant des liens plus étroits entre Taiwan et la Chine continentale.

Ma Ying-jeou deviendra officiellement président en mai 2008, avec Vincent Shew comme vice-président. Il succèdera à Chen Shui-bian, lui-même assailli par la justice qui a déjà condamné sa femme pour corruption, mettant ainsi fin à huit ans de règne du Parti démocratique progressiste. Il a promis de développer les liens économiques avec la République populaire de Chine (y compris le tourisme et le transport aérien) et d'assouplir les règles qui régissent les investissements taiwanais sur le continent.

Il ne plaide par pour autant pour une union politique : il a qualifié de « grossier, déraisonnable, arrogant, absurde et bien-pensant » le récent appel à former « une seule Chine » de la part de Wen Jiabao, le Premier ministre de la République populaire de Chine.

Plusieurs pays, dont notamment les États-Unis d'Amérique et le Japon ont déjà adressé leurs félicitations au nouveau président. Le président américain George W. Bush a vu dans cette élection « une nouvelle occasion pour les deux parties de se rapprocher et de s'engager dans la voie d'un règlement pacifique de leurs désaccords ».

Deux référendums (concernant la participation de Taiwan à l'Organisation des Nations unies et d'autres organisations internationales) avaient lieu parallèlement à l'élection présidentielle. La commission électorale centrale a indique que ces deux référendums avaient échoué, n'ayant pas recueilli les 50 % de participation nécessaire à leur validation.


Sources