Le ministère français de l'emploi publie les chiffres controversés du chômage

Publié le 26 avril 2007
Alors qu'une polémique sévit depuis plusieurs semaines en France autour de la publication des chiffres mensuels du chômage, le ministère français de l'emploi a annoncé, jeudi 26 avril 2007, entre les deux tours de l'élection présidentielle, des résultats « provisoires » pour le mois de mars.

Selon le ministère, le nombre de chômeurs a diminué en mars de 1,4 %, pour atteindre un taux de chômage fin mars de 8,4 %. Le nombre de chômeurs s'établit à 2 036 600 fin mars selon les critères du BIT, soit 29 500 personnes de moins qu'un mois plus tôt. Le premier ministre Dominique de Villepin avait annoncé quelques heures plus tôt que les statistiques du chômage pour mars allaient « dans le bons sens ».

Ces résultats ont été publiés alors que les statisticiens de la Direction de l'Animation et de la Recherche des Etudes et des Statistiques (DARES) du ministère de l'Emploi étaient en grève ce jeudi. Le mouvement, qui a été suivi par 35 personnes sur 150 selon le ministère, entendait dénoncer cette publication annoncée de chiffres qu'ils considèrent être des « estimations non fiables ». Les banderoles que portaient les grévistes demandaient notamment "un service public neutre et indépendant contre la manipulation politique", en référence à la décision de l'INSEE de reporter à l'automne la publication de son « Enquête emploi 2006  », qui indiquait une baisse du chômage moins importante que celle affichée par le gouvernement. Les chiffres annoncés par le ministère sont également en contradiction avec ceux d'Eurostat, qui font état d'un taux de chômage à 8,8 % fin février.

La polémique fait rage autour de ces chiffres, à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle. « La Dares ne doit pas engager sa crédibilité scientifique sur des chiffres ne reflétant plus les évolutions réelles du chômage », de façon à ne pas fausser le débat électoral, estimaient les grévistes ce jeudi. Le thème de l'emploi fait en effet partie des enjeux centraux de la campagne électorale des deux candidats au poste de Président de la République, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy.

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