Le républicain Mitt Romney se lance dans la course à la Maison Blanche

Publié le 14 février 2007
Mitt Romney, ancien gouverneur républicain du Massachusetts, a annoncé, mardi 13 février 2007, son intention de briguer l'investiture de son parti, l'an prochain, en vue de l'élection présidentielle américaine de novembre 2008.

M. Romney, qui fêtera ses 60 ans le 12 mars prochain, a fait l'annonce formelle de sa candidature depuis le musée Henry Ford, situé à Dearborn, ville de l'agglomération de Detroit, dans l'État du Michigan. Le choix de ce lieu peut s'expliquer par une sorte de « retour aux racines ». Mitt Romney est en effet le fils de George W. Romney, qui fut, à partir de 1954, président de la firme automobile American Motors puis, de 1963 à 1969, gouverneur de l'État du Michigan. M. Romney s'est d'ailleurs longuement réclamé, au cours de son discours de candidature, de l'héritage des valeurs familiales transmises par ses père et mère et a cité la présence à ses côtés, outre son épouse, de son frère, de sa sœur, de ses enfants et petits-enfants. Dans le même temps, pour commenter le choix du musée Henry Ford pour faire son annonce, un de ses porte-parole a justifié le choix du musée comme celui du symbole d'un « esprit d'innovation » [1].

L'officialisation de la candidature de Mitt Romney ne constitue pas une surprise puisqu'il avait déjà fait l'annonce, le 3 janvier, de la création d'un « comité exploratoire » en vue de son éventuelle candidature puis avait organisé, quelques jours plus tard, sa première collecte de fonds.

Dans la conjoncture actuelle, M. Romney est généralement considéré comme un « outsider » parmi les prétendants à l'investiture du parti républicain, face à ceux que les médias présentent comme des « poids lourds », comme John McCain, sénateur de l'Arizona, ou Rudolph Giuliani, ancien maire de New York. Venant renforcer cette présentation par les médias de sa candidature comme ayant peu de chances de succès, plusieurs sondages sont venus récemment confirmer une certaine réticence de l'opinion publique américaine à l'encontre de M. Romney.

M. Romney a toutefois annoncé, la semaine dernière, la présence dans son comité de soutien de 23 membres républicains de la Chambre des représentants, de 3 sénateurs, d'un gouverneur, de 2 ancien sénateurs et d'un ancien gouverneur.

Mitt Romney a axé son programme sur dix thèmes :

  • la « défaite des Djihadistes »
  • la compétition économique avec l'Asie
  • la simplification du système d'imposition
  • l'arrêt du déficit budgétaire
  • la mise sur pied d'un code de l'immigration
  • la réalisation de l'indépendance énergétique
  • l'affirmation de la culture et des valeurs américaines
  • la nécessité d'investir dans la technologie
  • l'extension à tous les Américains du système d'assurance maladie
  • l'élévation du niveau du système éducatif.

En dehors de ces thèmes de campagne formels, Mitt Romney est connu notamment pour ses positions « conservatrices » sur certains sujets de société, comme l'avortement, qu'il voudrait mettre hors-la-loi (en dehors des cas de viol, d'inceste ou de mise en danger de la vie de la mère) ou encore le mariage entre personnes du même sexe, auquel il semble radicalement opposé. Il a également évolué sur la question des embryons en surnombre : alors qu'il se déclarait jusque-là favorable à ce type de recherche, il soutient désormais la position du président George W. Bush qui souhaite interdire tout financement fédéral en ce domaine.

Mais le candidat a préféré placer son discours de candidature sous le signe de l’« innovation et de la transformation », qu'il voit comme ayant été « au cœur du succès de l'Amérique ». Accusant les dirigeants d'avoir perdu de vue ces deux principes et estimant que la vapeur doit être renversée, il se dit persuadé que « Washington » ne peut être transformé de l'intérieur par des personnes ayant consacré leur vie à la politique, fustigeant les affaires, les faveurs et les petits arrangements qui seraient le lot de ce type de vie politique, pointant encore ce qui, selon lui, constituerait un manque à cet égard : mettant en avant son expérience de gestionnaire économique [2], Mitt Romney a pointé du doigt le manque d'esprit gestionnaire dans la conduite des affaires de l'État.

Il a ensuite mis en avant les valeurs dont il se réclame – Dieu, la famille, le respect de la vie humaine, la protection des frontières américaines et sa croyance en l'Amérique – pour justifier sa décision – prise en commun avec l'ensemble de ses proches – de se porter candidat à la présidence des États-Unis d'Amérique.

Notes

Sources

Sources anglophones