Les États-Unis se proposent de considérer l'ours blanc comme une espèce menacée
Publié le 28 décembre 2006
Les États-Unis ont annoncé, mercredi 27 décembre 2006, par la voix de Dirk Kempthorne, secrétaire à l'Intérieur, rapportant une proposition du U.S. Fish and Wildlife Service, qu'ils envisageaient de classer l'ours blanc parmi les espèces menacées au sens de la loi sur les espèces en danger (Endangered Species Act) de 1973 [1]. M. Kempthorne a également annoncé le lancement d'une étude scientifique exhaustive pour évaluer l'état actuel de l'espèce et son avenir.
M. Kempthorne justifie notamment la mise en route de cette réflexion par le constat fait par le U.S. Fish and Wildlife Service des menaces qui pèseraient sur les ours blancs en raison du recul de la banquise, consécutif au réchauffement climtaique, la banquise jouant un rôle prépondérant dans le mode de vie de l'espèce, par exemple dans la chasse au phoque, principale proie de l'ours blanc.
Le U.S. Fish and Wildlife Service se donne 12 mois pour mener diverses études permettant de décider ou non l'inscription de l'ours blanc dans la liste des espèces menacées.
L'ours blanc est déjà partiellement protégé, aux États-Unis, par le biais de la loi de 1972 sur la protection des mammifères marins (Marine Mammal Protection Act), qui interdit la capture et l'importation de certains mammifères marins ou de parties de leurs corps (telles que la fourrure ou la viande).
Par ailleurs, le Congrès américain a voté, au début du mois de décembre, une loi autorisant la ratification d'un traité entre les États-Unis et la Russie, visant à la protection et à la bonne gestion de l'espèce dans les deux pays, et l'on s'attend à ce que le président George W. Bush signe prochainement cette loi.
M. Kempthorne n'a pas caché que l'éventuelle reconnaissance de l'ours blanc comme espèce menacée ne signifierait pas pour autant, sur le territoire des États-Unis, la fin de toute activité de chasse. Le secrétaire à l'Intérieur note en effet que « la chasse de ours blanc revêt une grande importance sociale, culturelle et économique pour les populations autochtones sur tout le pourtour de l'océan Arctique » et que son département se fixait comme l'une de ses priorités le « maintien de cette activité de chasse dans des limites raisonnables ».
La population d'ours blancs est estimée de 20 000 à 25 000 individus, dont environ 4 700 dans l'État de l'Alaska, seul État de l'Union voisin de l'océan Arctique.
L'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) estime pour sa part que la population d'ours blancs pourrait diminuer de 30 % dans les 45 prochaines années, tandis que la surface de la banquise pourrait parallèlement diminuer, durant le siècle à venir, de 50 à 100 %, selon ses estimations.
- ↑ ((en)) : The Endangered Species Act of 1973 sur le site du U.S. Fish and Wildlife Service.
Sources
- Sources anglophones
- ((en)) : Interior Secretary Kempthorne Announces Proposal to List Polar Bears as Threatened Under Endangered Species Act (communiqué au format PDF, sur le site du U.S. Fish and Wildlife Service), 27 décembre 2006.
- ((en)) – BBC News, « US accepts threat to polar bears ». BBC News, 27 décembre 2006.
- ((en)) – Agences de presse, « US to protect polar bears ». Al Jazeera, 27 décembre 2006.
- ((en)) – Deutsche Presse-Agentur, « US considers listing polar bears as endangered species ». Monsters and Critics, 27 décembre 2006.
- Source francophone
- ((fr)) – Associated Press, « Espèces menacées : les États-Unis veulent protéger l'ours polaire ». Canoe, 27 décembre 2006.