Les effets des antidépresseurs contestés par une étude britannique

Publié le 28 février 2008
Une étude portant sur les antidépresseurs de la classe des ISRS[1] montrerait que leurs résultats seraient identiques à ceux obtenus avec des placebos, c’est-à-dire une pilule remplie de sucre. Cette étude menée par l’université britannique de Hull est publiée récemment dans le très sérieux magazine Plos (Public library of science).

Les chercheurs britanniques ont du faire appel à la loi sur la liberté d’informations (le Freedom of Information Act), pour obtenir l’ensemble des 47 études cliniques réalisées portant sur 5 133 patients. La synthèse de ces documents serait accablante : les progrès par rapport à ceux traités au placebo sont quasi-nuls.

Le marché des antidépresseurs

Une étude datant de janvier 2004 menée par la « Drees », reprenant des données du Groupement pour l’élaboration et la réalisation de statistiques (GERS) estime que les ventes d’antidépresseurs ont été multipliées par 6,7 entre 1980 et 2001 en France, contre une multiplication par seulement 2,7 des ventes d’autres médicaments sur la même période. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans le monde entier : la manne engendrée par les antidépresseurs est passée de quelques 640 millions de dollars de recettes annuelles en 1986, à 15 milliards de dollars en 2004.

Les produits critiqués

Depuis son lancement aux États Unis en 1988, plus de 40 millions de personnes ont pris du Prozac, soit des milliards de dollars pour le fabriquant, Eli Lilly. Ce laboratoire continue de faire de l'argent avec un brevet sur la fluoxetine tombé dans le domaine public en 2001.

Enfin, des risques de dépendance seraient possibles pour le Prozac d’Eli Lilly, le Zoloft de Pfizer, le Seropram de Lundbeck ou encore le Praxil et le Dexorat[2], commercialisés par GlaxoSmithKline-GSK. Les patients dépressifs devraient préférer « une demi heure de jogging tous les trois jours pendant quatre mois », comme préconisent certains psychiatres ou les praticiens en médecines naturelles.

Eli Lilly a formellement démenti les assertions de l'étude. Dans un commniqué, le fabriquant a indiqué qu'une « expérimentation médicale et scientique approfondie a démontré que la fuoxétine est un antidépresseur efficace. »

Notes

Sources

Copyright: © 2005 Lacasse and Leo. This is an open-access article distributed under the terms of the Creative Commons Attribution License, which permits unrestricted use, distribution, and reproduction in any medium, provided the original author and source are credited.