Liban : le Hezbollah prend le contrôle de Beyrouth-Ouest

Publié le 9 mai 2008
Le Hezbollah a pris, vendredi, le contrôle de Beyrouth-Ouest après trois jours de violences qui ont fait au moins 13 morts et plus de 20 blessés. La plupart des combats opposaient des fidèles du Hezbollah chiite aux milices sunnites qui appuient le gouvernement de Fouad Siniora, soutenu par les États-Unis d'Amérique.

Les combattants du Hezbollah, équipés de fusils d’assaut et appuyés par la Syrie et l’Iran, ont dressé des barrages routiers et pris position à Beyrouth-Ouest – secteur à majorité musulmane. Par ailleurs, le Hezbollah a fermé une station de télévision appartenant à Saad al-Hariri, leader de la coalition au pouvoir, et brûlé les bureaux d’un journal affilié à M. Hariri.

La Maison blanche se dit « très troublée » par les actions du Hezbollah, ajoutant qu’elle se tient aux côtés du gouvernement libanais. Le président Bush va discuter de la crise au Liban avec le Premier ministre Fouad Siniora, en Egypte, la semaine prochaine.

L’Arabie saoudite, qui appuie le gouvernement libanais, appelle à la convocation d’une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, réunion qui pourrait se tenir dès ce dimanche. Cependant, la Syrie et l’Iran estiment que ce qui se passe, en ce moment, à Beyrouth est une affaire intérieure et qu’il faudrait laisser les Libanais régler leurs problèmes seuls.

Comment expliquer les violences de ces derniers jours dans la capitale libanaise? Il faut chercher « la raison immédiate » dans la décision du gouvernement libanais « de démanteler le réseau de télécommunication paramilitaire du Hezbollah, et de démanteler aussi le réseau de sécurité que le Hezbollah maintenait », explique Joseph Bahoud, politologue libanais, enseignant à l’institut de sciences politiques à Paris. « Depuis des mois, le Liban est, en fait, dans une sorte de guerre froide civile, un conflit larvé qui n’attendait que la moindre étincelle pour éclater », a-t-il indiqué.

Sources